Le
toujours très scientifique Dr Marlowe s'est prêté
rien que pour vos yeux à une analyse morphologique et biologique
de la comédie, décortiquant les différents genres
et leurs ressorts, tout cela dans le but non dissimulé d'étudier
le film de Michel Boujenah. Si ça, c'est pas de l'excès
de zèle. Critique en direct de son laboratoire.
«
Quon laime ou quon le déteste, on a quun
père. Alors mieux vaut laimer ou le détester vivant.
Après il est trop tard. »
Le
vieux Léo, sexagénaire de son état aimerait
bien voir ses trois rejetons se réunirà nouveau.
Car oui, dans la famille de Léo, deux de ces fils, Max,
le chômeur sado-maso et David, le bourreau de travail se
font la gueule. Au milieu de tous ça se trouve Simon le
cadet, qui fume des joints et que son père prend pour un
homosexuel, qui fait la balance entre les deux. Finalement, le
Léo, il fait un petit malaise et fait passer ça
pour un dernier avertissement avant une opération qui lui
sera à 80% fatale. Evidemment c'est un bon gros ramassis
de conneries mais voila les fistons du Léo ils en savent
rien. C'est alors qu'ils s'embarquent tous les quatre pour le
Québec pour le soi-disant voyage final du paternel qui
compte bien réconcilier sa progéniture.
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Ah
enfin une comédie sentimentale qui ne se veut ni trop bête
ni trop sentimentale.
Courte scène :
Un lecteur peu malin : -Comédie sentimentale? Mais Y'a
que des mecs!
Dr Marlowe : -Nan j'ai pas dit comédie romantique mais
comédie sentimentale.
Le lecteur : -Ah ok nan parce que Putzulu qui roule une pelle
à Berling
Dr Marlowe : -C'est du tout public je te rappelle.
Fin de la très courte scène.
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Petit
cours tout de même de rattrapage en comédie :
Les comédies sont séparés en trois grandes
catégories:
1) Le comédie "comédie": Le genre de film
qui aligne gags sur gags autour d'un scénario plus ou moins
cohérent.
Ex: La cité de la peur qui reste la référence
absolue
2) La comédie romantique: Film très prisé
par les anglo-saxons où en général Hugh Grant
est en tête d'affiche et où le mot "Coup de
foudre" apparaît dans le titre.
Ex: Coup de foudre à Notthing Hill.
3) La comédie sentimentale: Comédie avec pas mal
de gags mais où le scénario s'étend plus
(ou moins) dans les sentiments.
Ex: Trois hommes et un couffin.
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Vous
l'avez bien compris ce Père et fils est en plein dans la
troisième catégorie. Pas très étonnant
vu son réalisateur. Bah oui, tout le monde sait ce qui
a fait la réussite de Michel Boujenah : son humour certes,
mais surtout la tendresse communicative de chacune des ses apparitions
ciné, télé ou dans ces one-man show. C'est
d'ailleurs ce qui fait sa force mais aussi sa grande faiblesse.
Parce qu'à l'accoutumé, Boujenah ne fait pas que
de nous attendrir ; il a aussi la fâcheuse habitude de transformer
son surplus de bons sentiments en avalanche de pathos. Mais voilà,
li p'tit Michél il a de la ressource, et il a bien compris
que le public commençait à se lasser de ses trop
grands sentiments. Alors il choisit de rester plus dans le comique
que dans le sentimentalisme sans pour autant abandonner cette
facette qui le caractérise tant. Il faut préciser
aussi que le scénario n'est, à l'origine, pas de
lui. La première écriture est co-signée par
le duo Pascal Elbé et Edmond Bensimon. C'est sûrement
se qui explique cette reconversion si soudaine du cinéaste
en herbe. Bref ce "Père et fils" c'est
du Boujenah aseptisé, certes, mais du Boujenah quand même
(hey faut pas déconner avec ça).
Avec un sujet qui pourrait passer pour assez banal et une "bande
annonce" pas folichonne (simple extrait du film), on pouvait
se demander si on n'allait pas assister à une petite comédie
sans prétention qui n'allait pas vraiment faire avancer
le monde. C'est ce
qu'on s'ait dit et on avait bien raison (c'est le genre qui veut
ça). Mais reste à savoir si le film aura les qualités
requises pour figurer au Panthéon de sa catégorie.
C'est-à-dire si l'histoire tient la route, si les acteur
sont bons ou encore si les gags fonctionnent.
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Petit
constat :
1) Le scénario : Pour illustrer les rapports Père/fils
de son film, Boujenah décide dans faire un road movie,
à travers le Canada, qui a pour but de retrouver une guérisseuse
spécialisé dans les porcs afin de soigné
un Philippe Noiret de première jeunesse (je n'insulte pas
le grand Philippe Noiret loin de moi cette idée). Ca part
pas en flèche je vous l'accorde, mais chaque personnage
est pertinent à souhait même si parfois trop stéréotypé
(l'accroc du boulot, le chômeur et le fumeur de joints).
Malgré tout, il est certain que les spectateurs pourront
retrouver un bout d'eux-mêmes dans l'un des trois frères.
Hormis ces quelques poncifs, Boujenah arrive à effacer
pas mal de clichés en arrivant même à surprendre.
Constat scénario : plutôt bon.
2) Les
acteurs : Boujenah ne fait pas les choses à moitié,
choisissant de ne pas figurer des deux côtés de la
caméra, en faisant appel au vieux briscard qu'est Philippe
Noiret (qui nous montre décidément qu'il reste un
des meilleurs acteurs français encore en vie), à
deux acteurs confirmés: Charles Berling (impecc) et Bruno
Putzulu (fabuleux) et à son co-scénariste
Pascal Elbé (pas mal du tout pour son premier vrai rôle
au ciné). Tous ça servit avec de bon second rôle
: Marie Tifo, la ravissante Geneviève Brouillette et encore
"le tout de suite moins sexy" Pierre Lebeau, tous deux
très bien, même si on doute de l'accent canadien
de certains protagonistes -mais ceci ne nous concerne pas (enfin
si un peu)-. Constat interprétation : excellent.
3) Les
gags : Difficile exercice que de rester drôle en innovant
(ce dont souffre pas mal de comédie pour le moment). Le
film n'échappe pas au problème rencontré
par ses prédécesseurs mais s'en tire mieux que la
plupart d'entre eux avec un rythme soutenu. Même si les
gags ne sont, dans le fond, pas plus nouveaux que les scènes
d'action de xXx, ils le sont nettement plus
dans la forme, ce qui permet de mieux les digérer (contrairement
à xXx). Constat gags: au dessus de
la moyenne
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Baptême
du feu réussit donc pour un Michel Boujenah qui, en dépit
d'une réalisation pas exempte de défauts (ceci dit,
c'est pas vraiment ce qu'on regarde en premier dans une comédie
et de toutes façons, il s'améliora avec le temps),
nous livre un excellent petit film à la fois drôle,
attachant, tendre (mais pas trop, ouf !), se hissant dans les
hauteurs des comédies sentimentales modernes. Ca ne fera
pas avancer le monde [ça le fera pas reculer non plus,
NDLR], certes, mais ça permettra au moins de passer
un bon moment en cette fin de saison.
Dr
Marlowe
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* les acteurs
* la diction de Bruno Putzulu
* pas de dégoulinade de pathos sentimentaliste (pas trop de Boujenah
quoi)
* la très jolie Geneviève Brouillette
* les scènes de la prison
* certains gags moins "déjà vu" qu'à
l'accoutumé
* l'identification aux personnages
(finalement assez peu de choses)
* la scène d'intro un peu trop démonstrative et pas très
utile
* des personnages parfois trop stéréotypés
les comédies familiales (au deux sens du terme) et Michel
Boujenah
Une très bonne
comédie emportée par l'enthousiasme de ses interprètes
et par celui de son réalisateur.
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14/20
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"Dr
Marlowe BBBBBOUUUUUUUAAAAAAAAAAAAAAAAAA
Ta rien trouver de mieus john, perso j'preférai Chanzi
paske la sa fait un peut trop kainri et pour avoir le titre de
"Dr" il faut faire au moins 7 ans d'étude sale
niard en revanche si tu les fait je m'engage devant tt les lecteurs
de ce site à me couper une couille" DIEU LE VRAI
[toujours dans la finesse celui là, NDLR] |
En réponse
à DIEU LE VRAI
"Bah t'inkiète pas je ferai pas 7ans dans la médécine
n'empêche que le Dogme te sacrifiera une burne quand même"
Dr Marlowe |
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Père
et fils
Film français, canadien (2002). Comédie dramatique.
Durée : 1h 37mn.
Réalisation,
production, distribution
Réalisateur
: Michel Boujenah
Scénariste : Michel Boujenah, Pascal Elbé, Edmond
Bensimon
Producteur : Ariel Zeïtoun, Frédéric Bourboulon,
Roger Frappier, Luc Vandal, Sidonie Dumas
Exportation/Distribution internationale : Celluloïd Dreams,
FranceProduction, Little Bear, France Max Films Productions,
Canada Ajoz Films, France Gaumont, FranceDistributionGBVI, France
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Acteur(s)
Philippe Noiret : Léo
Charles Berling : David
Pascal Elbé : Simon
Bruno Putzulu : Max
Marie Tifo : Mado
Geneviève Brouillette : Hélène
Pierre Lebeau : Jacques
Jacques Boudet : Joseph
Matthieu Boujenah : Julien
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