Le second volet de la franchise initié par Alain Goldman débarque au cinéma et il n'est pas peu dire que ces Anges de l'apocalypse sont loin de faire l'unanimité Vu que l'avis est loin d'être un long fleuve tranquille et monochromatique, on a décidé de mettre à votre disposition une critique positive (signée par GrisFaust) et une négative (torchée par Diez). Et quoi de mieux que de l'eau écarlate pour nous débarrasser de ces deux tâches ? [NDLR : désolé, les gars, le jeu de mots passe avant tout...]
POUR En
France, il est interdit demmurer vivant lun de vos concitoyen
(vous êtes désormais avertis). Le commissaire Niemans (rescapé
des Rivières Pourpres), commence son enquête en tentant darrêter
une personne ayant manifestement contrevenu à cette loi. Il croisera
sur sa route un ancien élève, des moines-ninjas, des nazis,
Jésus et Johnny Hallyday ! Au niveau de lhistoire, Jean-Christophe Grangé laisse la place à Luc Besson (on perd au change) et la sombre machination deugénisme est remplacée par la recherche dun trésor sacré/caché et lélimination de témoins gênants. Même si Besson arrive à nous intriguer grâce à une histoire pas trop mal ficelée et en respectant les codes établit par Grangé et Kassovitz, le résultat est plus académique, cause en est la relation tendue entre Niemans et son adjoint (Cassel dans le 1 Magimel dans le 2) qui vire dans Les Anges de lapocalypse à un buddy-movie des plus conventionnel. Si il y a plus dhumour (et encore, Dahan a viré plusieurs pages de gags des dialogues originales), le scénario est moins fin, moins ambigu, et la conclusion est un peu vite expédié (mais je parie que pas mal de personnes préférerons ce dénouement, à celui du premier qui nétait pas facilement compréhensible à la première vision) ! Au niveau de la réalisation, Olivier Dahan se révèle être un honnête artisan, à lunivers visuel très fouillé et très différent de celui de Kassovitz. Le film possède une atmosphère gothique et humide, en parfaite adéquation avec lhistoire. La caméra en mouvement perpétuelle (même pendant les panoramiques impressionnants), louche du côté de McTiernan pendant les scènes dactions. Les poursuites, bastons et fusillades sont rondement menées et visuellement innovantes. Malheureusement, on ne ressent pas toujours la même rigueur et le même souci du détail du point de vue de la direction dacteur parfois très approximative (Camille Natta, peu crédible). Si quelques guest-star comme Johnny Hallyday et surtout Christopher Lee font des apparitions intéressantes, le film repose essentiellement sur Jean Reno et Benoît Magimel. Jean Reno reprend son rôle avec son professionnalisme habituel, quant à Magimel (dans un rôle équivalent à celui de Cassel), il se révèle aussi convaincant dans les scènes physiques que dans la comédie. Les mélomanes regretterons labsence de Bruno Coulais, ici remplacé par Colin Towns, qui signe toutefois, une partition très correcte. Comme pour Les Rivières Pourpres, nous avons affaires à un thriller nerveux et assez gore, proposant quelques bonnes scènes dactions (à ce sujet, la suite plagie quelque peu sa préquelle), partant sur la fausse piste du Serial-Killer pour aboutir sur un complot de plus grande envergure. Chacun des deux metteurs en scène sappropriant lhistoire en y incorporant son univers visuel, un peu comme chaque épisode de la saga Alien. Cest Florent Emilio Siri (le très bon Nid de guêpe) qui bouclera cette trilogie, avec on lespère autant de bonheur... wait and see ! GrisFaustCONTRE Désolé,
Grif, mais ils m'ont un peu déchu, moi, ces anges là
Il y a bien quelques scènes intéressantes (limite trépidantes,
même) à sauver dans cette séquelle
Il y a bien
cette volonté louable de nous fournir une franchise de thrillers
camembert et d'en profiter, au passage, pour nous faire découvrir
les régions cachées de notre douce France (après
les Pyrénées, la Lorraine
à quand la Corse
? histoire d'affronter les indépendantistes de l'apocalypse ?)
Il y a bien un postulat de départ intéressant -les apôtres
décimés par des soutanes/Nazguls/yamakasis-
Il y a
bien le charisme sanguin de Benoît Magimel, qui vaut à lui
seul le déplacement (m'enfin, ça, je l'avais déjà
dit pour Effroyables Jardins) et la présence, en guest-star,
de ce monstre de présence qu'est Christopher Lee
Bref, constat tristounet : ces Anges là se déchaînent très sagement, et le film tient davantage de l'invitation au roupillon que du thriller poisseux, underground et bien secoué qu'on attendait. Du coup, après un premier opus foiré sur les bords et un second sur toute la largeur, on espère du fond du cur que Florent Emilio Siri (la claque Nid de Guêpes) rehausse le niveau de cette franchise, jusqu'à là pas très folichonne. Et puis, succès ou pas, on s'arrête à trois, hein ! Faudrait pas nous les tarir, ces Rivières là #
Thriller. Durée : 1h40mn. Réalisation,
production, distribution Acteur(s) Equipe Technique |