"Vous porterez votre deuil jusqu'au rez-de-chaussée ou il vous faut de l'aide ?"
Buster Krabe

L'histoire
Dans le Chicago de la prohibition, Buster Krabe, un détective désabusé, reçoit la visite d'un client qui lui confie un bien mystérieux paquet. Mais quand survient la mort impromptu du client, notre héros se retrouve aux prises avec les policiers, des gangsters, des femmes vénales et un tueur mystérieux qui signe ses crimes avec des Matriochkas… La semaine de Buster risque d'être mouvementée.


L'intrusion d'un mystérieux client va bouleverser le quotidien paisible du détective privé Buster Krabe...

La genèse
L'idée du film est née en 2002. Mon co-réalisateur et moi même étions alors plongés dans les romans de Raymond Chandler. Nos acteurs voulaient tourner une comédie. De mauvaise grâce, nous avons commencé à plancher sur une parodie se déroulant dans l'univers de Philippe Marlowe, à savoir le Chicago des années 30, en pleine période de prohibition. Puis petit à petit, nous nous sommes éloignés de la parodie : nous avons finalement eu envie de tourner un véritable film de détective privé, dans la grande tradition du genre. Nous avons donc cogité sur une intrigue intéressante et avons abouti au premier synopsis de Matriochkas & Pralinés - un titre jugé postérieurement trop littéraire et viré au profit de l'actuel (qui ne nous satisfait que moyennement). Cette première ébauche était légèrement différente. Elle n'a été modifiée que pour des raisons de décors (on avait alors une scène avec un casier de gare, dans une vieille chapelle, une cavalcade dans des rochers...). Pour notre premier film, il fallait que le tournage soit fluide et simple. Nous avons donc banni purement et simplement les extérieurs, l'action se déroulant uniquement dans des pièces différentes. Le film est devenu un huit-clos avec une diversité de pièces… d'où peut-être un sentiment de confinement feutré. Dommage que les personnages ne prennent jamais l'oxygène… J'aimerais dire que c'est voulu mais sincèrement, une scène en extérieur n'aurait pas dépareillé. Le côté "série de dialogues dans une pièce" fait un peu théâtre, c'est frustrant.


Passage à tabac de rigueur...

Système D
Le défi était de recréer le Chicago des années 30 avec un budget du Système D. L'idée d'une reconstitution à la Sergio Leone était donc forcément proscrite. Tourner le film uniquement en intérieur - en studio, si on veut - nous permettait de nous focaliser sur les accessoires pour accentuer la vraisemblance de l'époque (quoique nous ne précisions jamais explicitement l'année durant laquelle se déroule l'histoire). Le décor dont nous sommes le plus fier est le bureau du détective - dans lequel se déroule la majorité de l'action - sur lequel nous avons beaucoup travaillé (pour l'anecdote : les draps dans la pièce cachent en réalité un ordinateur).
Un seul lieu détonne un peu par son modernisme, c'est le commissariat de police... Là aussi, on va dire que c'est voulu.


Un soin tout particulier a été accordé au choix des accessoires...

Inspirations
Tous les personnages du film sont des archétypes. On a notre privé désabusé, notre femme fatale, notre ponte de la pègre, notre journaliste aux dents longues, notre commissaire et son assistant bêta et même notre Uggy les-bons-tuyaux ! - le nom du personnage est d'ailleurs le seul aspect volontairement parodique du film, un chtit clin d'œil pour cinéphile.
Nous avons également fait pas mal de référence dans les noms propres utilisés pour les personnages. Au départ, nous voulions que tous les noms soient des traductions d'animaux en anglais. Cette idée est vite passée à la trappe, sauf pour le personnage principal : Buster Krabe. Pourquoi un crabe ? Aucune idée, on trouvait que ça sonnait bien. Le prénom Buster vient évidemment de Buster Keaton, le maître du burlesque muet, mon idole.
Don Castelli découle du Don Corleone, Snoopy du chien homonyme... y a un peu de tout.
Comme je l'ai dit plus haut, nous nous sommes beaucoup inspirés des livres de Raymond Chandler - le personnage de Buster Krabe est calqué sur celui de Philippe Marlowe (au début du tournage, les lapsus révélateurs étaient légion). L'imagerie du film est tout droit tiré du Grand Sommeil et de tous ces films des années 40 (Casablanca…). On a visionné beaucoup de films de détective privé, mais ce serait mentir que de dire que notre démarche était purement motivée par un besoin de documentation. :)
Le noir et blanc n'est pas aussi somptueux qu'on l'aurait voulu - il y a beaucoup de grain dans certaines scènes - mais il ne faut pas oublier que notre matériel n'était pas optimale.
La B.O. comporte pas mal de morceaux de jazz volés à des grands noms, mais aussi des titres parfois célèbres de bandes originales de film. Amusez-vous à les retrouvez, c'est facile… Toute notre discographie y est passée.

Une galerie de personnages archétypaux : l'adjudant, la journaliste, la femme vénale, le commissaire de police...

Le casting
Cela peu surprendre mais tous les acteurs du film sont des adolescents, pour la bonne et simple raison que de tous les membres de l'équipe, aucun n'était majeur. On appelle ça "un film de potes". Il n'était pas question que nos films se résument à des histoires d'adolescents, peu propices à nos ambitions. C'est donc un choix volontaire : faire incarner des personnages adultes à des jeunes. La jeunesse des comédiens est peut-être déstabilisante dans les premières images et pourrait faire penser à une parodie (voir une femme fatale pourvue d'un appareil dentaire, fallait le faire !) mais si le spectateur se focalise là-dessus, il en oubliera de suivre l'intrigue (tordue) et sera vite perdu. On lui offre le choix : il peut prendre ça comme une gigantesque partie de rigolade (mais il finira vite par s'ennuyer) ou se focaliser sur l'intrigue et faire semblant d'y croire. Dans le dernier cas, il devra se triturer les méninges pour trouver le coupable.


Violence, billard, sexe & argent...

Le résultat final…
Le tournage de ce court-métrage s'est étendu sur un an, en comptant la pré production et le montage (interminable à cause de bugs incessants). Si toute l'équipe n'avait pas été scolarisée, deux semaines auraient suffi… M'enfin, on choisit pas.
Nous avons finalement abouti à vingt cinq minutes de film, ce qui est assez conséquent pour un court-métrage. En réalité, le format de long conviendrait mieux à La dernière danse des Matriochkas : notre film a un début, un milieu et une fin, ce qui n'est pas aussi fréquent qu'on voudrait le croire dans l'univers du court-métrage. En effet, beaucoup de courts gravitent autour d'une seule idée maîtresse. Notre ambition était de tourner un vrai film, plus court que la normal, mais tout aussi fourni dans son scénario. Un peu comme une synthèse du Grand Sommeil.
On doit l'idée de fin du film - à laquelle tout le monde a fini par se rallier - à l'acteur qui interprète Don Castelli. Qu'il en soit remercié…
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VISIONNER LA BANDE-ANNONCE
http://mordred.emu.free.fr/videos/teaser_L3DM.mpg
(clique droit 'enregistrer la cible sous')

TELECHARGER LE FILM
Vous pouvez télécharger le film sur Emule. Voici le lien :
ed2k://|file|La_derniere_danse_des_matriochkas.mpg|371946904|218D8D8AD55855FC6BA3302A3FC1B262|/

Le fichier fait 354 mo et est encodé en mpg.

Pour plus d'informations :
accès au forum La dernière danse des matriochkas


De multiples indices jalonneront l'enquête du détective Buster Krabe...

"L'histoire

Tout marche de travers pour Buster Krabe :D), détective privé (c'est écrit sur sa porte) : les affaires ne vont pas fort, la santé non plus, son proprio lui réclame une foultitude de loyers en retard et pour couronner le tout, son dernier client vient de périr dans un mystérieux accident de voiture après lui avoir confié un étrange paquet.
Avec l'aide d'une journaliste pour laquelle Krabe en pince (re-:D), ce dernier va tenter de résoudre ce puzzle en affrontant la police et la pègre... à ses risques et périls (et non pas à ses risques et Obélix...).

Mais attention car quand l'orage éclate, c'est Buster qui tonne ! (proverbe pas vraiment dans le contexte, c'était juste pour le jeu de mot :D)

La critique

Là je vais être sincère et sérieux : ah la la, j'en ai vu des petits films amateurs tournés au camescope entre copains. Mais j'avoue que celui-ci mérite amplement la page entière qui lui est consacrée sur Tribaal !
Je m'attendais bien à quelque chose de sympathique, mais là j'ai carrément été bluffé par une mise en scène très mâture (deux solutions : soit c'est loin d'être une première expérience, soit les réalisateurs sont de petits génies de la mise en scène... l'un n'empêche pas l'autre cela dit), un montage extrêmement bien foutu, quant à la musique, même si on a pas affaire à des compositions originales, une bonne bande-son, empruntée à divers classique du cinéma et de jazz, habille l'oeuvre tout en collant parfaitement à l'action. Voilà pour la forme passons à présent au fond. Le scénario est certes classique mais parsemé de bonnes idées, les acteurs sont jeunes mais assez crédibles dans leur rôle (étant concentré sur l'histoire on ne fait même plus état de ce détail) même si inégaux dans leur jeu, on a pas besoin de Pacino en herbe pour un film entre potes de toutes façons... d'ailleurs l'expression "film entre potes" me gène un peu ici car ce court métrage est bien plus que ça vu le boulot qui a été fournit (que ce soit au niveau de la mise en scène, du montage, du scénario et aussi la direction d'acteurs amateurs - pas évident surtout quand c'est du bénévolat :D).
Bien entendu, le matériel étant non professionnel et le budget plus que modeste (se limitant sûrement à l'achat de cassettes DV et divers accessoires - sans doute plus - sans compter le temps passer à préparer, tourner et fignoler ce chef d'oeuvre), il est normal de trouver quelques imperfections au niveau de l'image et du son (par exemple, certaines répliques ne sont pas très compréhensibles à la première écoute), mais dans l'ensemble ça reste plus que correct.

Personnellement j'ai été épaté par la scène dans la cave à vin, tout d'abord par son montage elliptique, puis par les dialogues (notamment Krabe qui a le culot de faire de l'humour pendant son passage à tabac). La musique (Requiem For A Dream) et la lumière donnent une ambiance noire et étouffante à cette séquence.

Une mention spéciale pour le personnage de l'adjudant Marty (assistant le commissaire durant les interrogatoires de Krabe) et complétement en décalé (et j'aime le décalage :D)

On aime

* La mise en scène truffée de plans intéressants
* Le montage donnant une certaine texture à l'histoire (on ne s'ennuie pas une seconde)
* La BO : certains morceaux intemporels judicieusement choisis
* L'ambiance style films noirs des années 30/40
* Les dialogues (respect sur ce point, je tire mon chapeau aux dialoguistes !)
* L'adjudant Marty (personnage bien trouvé et bien interprété)

On n'aime pas

Bon c'est bien parce qu'il faut remplir la rubrique laugh.gif

* Qualité du son et de l'image inégale (normal c'est du système D, on n'en tiendra pas rigueur)
* Le jeu de certains acteurs, on n'en tiendra pas rigueur non plus vu les circonstances (film de potes, systèmes D, acteurs amateurs, même pas payés je parie, ...), l'essentiel c'est que la volonté et le plaisir soient de la partie :)
* Trop court, on en redemande !!! Mais bon c'est un court-métrage aussi :D

Si vous aimez...

... les grosses productions hollywoodienne à la Roland Emmerich bourrées d'effets spéciaux et d'acteurs connus payés hyper chers... et bien ce film n'est pas pour vous ! En revanche si vous aimez Scorsese, Tarantino, Starsky et Hutch (la série hein !), Guy Ritchie, les White Socks, Marc Elbichon, les détectives, les gangsters, les valises pleines de pognons, le chocolat, les caves à vin, les femmes fatales avec un appareil dentaire (parait-il), ruez-vous dessus !!!

En bref

Un petit film qui n'a absolument rien à envier aux courts-métrages diffusés entre deux programmes cryptés sur Canal+ (vous savez, dans une rubrique appelée "surprise" :D)

Note finale

18/20" Le morse des mers


Une mise en scène percutante...


La dernière danse des Matriochkas (The last dance of the matriochkas)
Court-métrage français (2002-2003). Polar. Durée : 27 mn.

Réalisation, production, distribution
Réalisateur (mise en scène, scénario, dialogues, montage, casting) : Arthur Molard, Jonathan Tarka
Production : Tribaal Films.

Acteur(s)
Ugo Sias : Buster Krabe
Matthieu Masset : Grégory Ivanovitch Pietrovski
Anne Dupperay : Diane Nixton

Adrien Moyroud : Don Pietro Castelli
Claire Gras : Carmina pietrovski
Martin Hilaire : Commissaire Shurgley
Martin Hugonnier : Tony Montono
Arnold Prudhomme : l'adjudant Marty
Hervé Tchordikian : le Borgne
Jonathan Tarka : Snoopy
Florent Baronnier : Joueur de billard I
Ferdinand Gauvin : Joueur de billard II

Musique
"St James Infirmary" :Louis Amstrong

"Gangs of New York" : Howard Shore
"Sleepy Hollow" : Danny Elfman
"Le Parrain - The Immigrant" : Nino Rota
"Fight Club" : The Dust Brothers
"Requiem" : Verdi (B.O. de Battle Royal)
"Il était une fois dans l'Ouest - L'Homme à l'Harmonica" : Ennio Morricone
"Baise-moi - electro MJ" : Le peuple de l'herbe
"Le coffre-fort ne suivra pas le corbillard" (sample) : La Rumeur
"Dracula"
"Clubbed to death" : Rob D
"Le Bon, la Brute et le Truand" : Ennio Morricone
"Adagio pour corde" : Barber
"Barry Lindon"
"Carmina Burana : O Fortuna" : Orff
"La Planète des singes" : Danny Elfman
"Requiem for a dream" : Kronos Quartet
"Requiem for a ring - remix"
"El tango de Roxane" (B.O. de Moulin Rouge)
"Anatomy of a murder" : Duke Ellington
"Savage Rythm" : Mills blue rythm band
"Moten Swing" : Bennie Moten
"Sing, Sing, Sing" : Benny Goodman
"Blue Drag" : Django Reinhardt
"Tout doux Bruno - Les triplettes de Belleville"
"What a wonderful world" : Louis Amstrong

Un gros big up au Morse des mers et à Mordred pour leur aide...


Une mise en scène percutante (épisode II)