
L'histoire
est tirée de la biographie de Wladyslaw Szpilman, un pianiste
juif polonais (big up Chanzi) qui échappa à la déportation
- par un incroyable coup de la chance - et se retrouva parqué
dans le Ghetto de Varsovie, où Roman Polanski a également
passé les pires années de sa vie, dans sa toute
jeunesse. Ces deux illustres personnages se sont donc côtoyés
dans le pire endroit qu'il soit. Aujourd'hui, l'un adapte l'uvre
de l'autre au cinéma. C'est amusant de voir ces détours
que prend la vie, parfois
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Attention,
film choc !
"Le Pianiste" vous prend aux tripes, vous fout
une bonne grosse boule dans la gorge et vous lâche de la
salle dans un état pitoyable. Une expérience douloureuse,
quelque chose comme 2h30 d'enfer par procuration. Je m'explique
: l'identification du spectateur au personnage de Szpilman est
à ce point poussée -et c'est là la grande
force du film- qu'on en finit par vouloir que ça s'arrête
Devant nos yeux impuissants se commettent les pires horreurs,
des scènes parmi les plus insoutenables -au point de vue
émotionnel- jamais vues au cinéma. Un grand père
en chaise roulante défenestré, une exécution
sommaire en pleine rue, une mère qui étouffe son
enfant de désespoir : rien ne nous est épargné,
à l'exception de l'horreur suprême des chambres à
gaz -mais qu'on espère n'avoir jamais à assister
à de tels séquences au cinéma (l'insoutenable
a ses limites)-
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Dans
ce ghetto où les nazis font régner leur loi, la
dignité s'efface peu à peu, remplacée par
un irrépressible instinct de survie. Certains ont reproché
des longueurs au film, mais elles sont nécessaires -et
volontaires- pour nous faire ressentir l'attente interminable
du héros. Attendre la délivrance qui ne peut se
présenter que sous la forme de la défaite nazie
ou de la mort. Pas d'autres échappatoires.
La pression demeure donc constante et ce jusqu'à l'arrivée
des américains.
A l'exception d'une séquence où tout semble possible
En effet, un peu avant la fin du film, un officier allemand demande
à Szpilman de jouer un air de piano. Le héros s'exécute.
Emergent alors du plus profond des ténèbres ces
quelques notes de musique inoubliables. On se demande alors comment
l'être humain peut-il à la fois de produire de tels
miracles et de telles atrocités
A ce moment précis,
le film touche au sublime.
Des séquences d'une telle force, Le Pianiste en
contient quelques autres, comme cette marche funèbre du
héros -bouleversé dans les décombres de Varsovie,
comme égaré dans un mauvais rêve. Tout cela
est renforcé par une interprétation générale
parfaite. Adrien Brody semble avoir abandonné son enveloppe
corporelle à l'esprit du défunt Wladyslaw Szpilman
tant son jeu transpire la sincérité et l'authenticité.
A ce point là de perfection, on ne parle plus de jeu mais
de vécu.
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Et
que dire de la mise en scène de Polanski sinon qu'elle
adopte l'attitude la plus remarquable : elle s'efface devant le
sujet. Sobre, discrète et classieuse, elle colle aux plus
près du héros, ne le lâchant jamais plus d'un
plan. Des journalistes lui ont reproché son académisme
Devant une telle bêtise de leur part, je m'incline.
Décors d'une terrible authenticité, musique inoubliable
: en tous points, le film de Polanski est une réussite.
Autrement plus poignant que "AMEN." -mais tout
aussi bien filmé-, "Le Pianiste" s'impose
comme la référence sur le sujet, entre " La
vie est belle " et "La liste de Schindler".
FA#
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* la mise en scène discrète, sobre mais classieuse
* l'interprétation générale
* l'identification au personnage d'Adrian Brody

* Adolf Hitler

...le cinéma qui navigue entre horreur et sublime

C-H-E-F-D'-U-V-R-E
(faut vous l'épelez ?)
A voir absolument, par devoir de mémoire.
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9/10
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"Mon
avis sur le film : je ne l'ai pas aimé, mais en règle
générale, je n'apprécie pas beaucoup Polanski
(sauf Rosemary's baby et Le couteau dans l'eau).
Mais celui-ci encore moins que les autres parce que le réalisateur
prend trop de recule vis-à-vis de son sujet avec cette
mise en scène académique. Il semble vouloir être
le plus subjectif possible, montrer la réalité à
nu et... finalement lâche les harnais de son film qui devient
livide et sans nuance. Cependant, je reconnaîs une grande
valeur à certaines scènes comme celle du grand-père
handicapé d'une grande valeur dramatique et celle qui montre
Szpilman jouant pour un officier allemand, symbolique de l'universalité
de l'art qui efface les frontières.
Pour moi, un énième film sur le sujet, qui ne se
démarque en rien des autres. Je me demande même s'il
mérite vraiment sa palme.-- 3/10" Staxton.Billing |
"9/10
car aucun film n'est parfait.Personnellement j'ai trouvé
ce film très émouvant très prise de conscience.Enfin
un film et pas un documentaire, qui montre le quotidien que
subissait un juif pendant les bombardements.Je ne dis plus rien
sinon je redirais tout ce qu'il y a dans la critique."
Allis
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"Comme
d'habitude. et Polanski il est la. il dit rien. il montre. il
y a pas longtemps c'etait pas un film mais la realite. la memoire
flanche. une autre guerre. d'autres haines. tout le monde fatigue.
c'est un des problemes. Qu'importe l'inspiration, faut arretez
de deconner." Patroos |
"ce
film que j'ai revu hier soir m'a bouleversé, si proche
de l'horreur de la
réalité , des acteurs formidables une mise en scène
exceptionelle et tellement
digne bravo monsieur polanski pour cet hommage à tous ces
juifs , ce qu'ils
ont vécu et qui j'espère ne se reproduira plus jamais."
Edwigemigia |




Etant donné que le Front National a fait 17% aux dernières
présidentielles -la montée d'Hitler s'est faite tout
aussi subrepticement- et que les groupes néo-nazis fleurissent
un peu partout dans le monde, peut-on dire que l'Histoire est-elle
un éternel recommencement ? Où au contraire, l'être
humain évolue-t-il vers une forme de civilisation ?
Vous pouvez donner votre avis sur le forum ci-dessous
Personnellement,
je suis incapable d'apporter une réponse. On a réussi
à sauver l'Humanité des nazis, des holocaustes nucléaires,
mais peut-on sauver l'Humanité des humains ?

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Le Pianiste
(The Pianist)
Film français, britannique, allemand, polonais (2001).
Drame, Historique. Durée : 2h 28mn.
Réalisation,
production, distribution
Réalisateur : Roman Polanski
Scénariste : Ronald Harwood, Roman Polanski
Producteur : Roman Polanski, Robert Benmussa, Timothy Burrill
Lew Rywin Production : Le Studio Canal+, FranceDistribution
Bac Distribution, France
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Acteur(s)
Adrien Brody : Wladyslaw Szpilman
Thomas Kretschmann : Capitaine Wilm Hosenfeld
Emilia Fox : Dorota
Frank Finlay : le père
Valentine Pelka : Michal
Maureen Lipman : la mère
Ed Stoppard : Henryk
Ronan Vibert : Bogucki
Julia Rayner : Regina
Jessica Kate Meyer : Helena
Joachim Paul Assböck (non crédité) : un soldat
allemand
Nina Franoszek : une femme polonaise
Michal Zebrowski : Jurek
Equipe Technique
D'après l'oeuvre de Wladyslaw Szpilman
Compositeur : Wojciech Kilar
Directeur de la photographie : Pawel Edelman
Ingénieur du son : Gerard Hardy, Jean-Marie Blondel, Dean Humphreys
Costumière : Anna B. Sheppard
Chef décorateur : Allan Starski

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