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l'exemple de Matthieu Kassovitz - parti cherchez des financements aux
States pour son prochain film -, Dr Marlowe et Diez s'en sont allé
au Liechtenchtein tourner un film de commande - Colikha - dans
le but évident de subventionner leur prochain métrage, nettement
plus ambitieux, puisqu'il s'agira d'un thriller futuriste intitulé
: La Diarée est un long fleuve tranquille. Si l'actualité
de nos deux réalisateurs préférés vous fait
l'effet d'un laxatif (ch
, quoi), précipitez-vous vite sur
cette critique du film de Kassovitz.

La doctoresse Miranda Grey (grey parce qu'elle est métissée...
super fin, le scénariste) est une psychothérapeute, spécialiste
es-détraquées du ciboulot, et diplômée en psychopathologie
et thérapie comportementale. En gros, ça veut dire que quand
elle demande le sucre, c'est : "si ce n'est pas te causer un trouble
déficitaire de l'attention, pourrais-tu coïncider ton complexe
oedipien avec ton autisme hypertrophique, dans le but de me donner, dans
un geste unilatéral, cela va sans dire, l'antagonisme de la solution
saline ?"
Voilà, c'est tout con d'avoir des diplômes. Miranda, donc,
bosse dans un asile, et c'est son homme - un Michael Clark Dunkan échelle
1/2e - qu'en est l'directeur. Wouaip. Et même que je me demande
si elle a pas été un peu pistonnée, au passage, parce
que moi, sous prétexte que j'ai refusé de coucher avec le
rédacteur en chef, on me refuse toujours l'entrée à
la rédaction de Mad Movies.
Un soir où elle rentre chez elle en voiture, Miranda Grey manque
d'écraser un fantôme qui ramassait le spectre d'un hérisson
écrasé qui était parti pour manger l'ectoplasme d'un
lombric avant ce tragique accident (vous suivez ? plus pour longtemps).
TCHIC ! BOUM ! BANG ! (je fais très bien l'explosion de l'airbag,
non ?) FRSSSSHHHHH
Au fossé !
C'est le cas de le dire : Miranda a eu un accident d'Otto. MOUARF !!!!
[honte sur nous
NDLR] A son réveil, la pauvresse se
retrouve derrière les barreaux - les parois de verre, en fait -
de son asile psychatrohypertroflippantique, accusé d'avoir tué
son Michael Cark Dunkounet de mari. Et ça, les copains, c'est complètement
en contradiction avec la pathologie de son métabolisme freudien
interne.
"On
surestime la logique..."
Dr Miranda Grey
Ca
commençait à faire un petit bail que je n'étais point
z'aller voir un film d'épouvante au ciné. Mais l'affiche
de ce Gothika avait de quoi allécher... Au-delà du
superbe visuel - qui renvoie directement au prisme de l'eau, récurrent
dans le film -, il y avait trois noms.
1°) Halle Berry, icône des actrices black mais surtout véritable
comédienne de talent.
2°) Pénélope Cruz, cette ibère au minois charmant,
que je ne peux m'empêcher d'admirer malgré son refus obstiné
de répondre à ma demande en mariage (m'enfin, je vaux bien
l'autre scientologue, là !).
3°) Et enfin, Mathieu Kassovitz, un de ces cinéastes français
dont on prend un réel plaisir à suivre le parcours, de ces
débuts avec le tétanisant La Haine, à cet
exil américain, en attendant son prochain projet - autrement plus
bandant - : Babylon Babies, tiré d'un roman d'anticipation,
et qui jouira de la présence de Vincent Cassel (un ami de longue
date du réalisateur).
En fait, en toute franchise, c'est surtout le père Kasso qu'on
allait voir ce samedi soir au cinéma. Il n'a peut-être pas
le corps de Halle Berry, ni le minois (charmant) de Pénelope Cruz,
mais côté talent et efficacité, le gaillard en a à
revendre. D'où cette petite déception (on s'y était
préparée) : ce Gothika là est un film de commande
et non un film d'auteur. Une production Dark Castle, qui plus est. Dark
Castle, pour l'historique, c'est cette petite boîte de prod. qui
fournit à la chaîne des séries B souvent mal torchées
- cf : l'épileptique 13 fantômes -, ce genre de putasseries
bon marché que nos filleuls regarderont peut-être dans quelques
années en rigolant : "Tiens, un film d'horreur cheap des
twenties !".
Pas de ça ici. Gothika annonce tout de suite la couleur
dès les premières secondes : on est pas là pour rigoler.
L'image est froide, les dialogues pas foncièrement prétextes
à se gondoler et le jeu des acteurs relativement sobre (quoique
le doublage VF de Cruz fleure bon le foutage de gueule). Ben oui, KSO,
c'est pas MTV. Les influences de St Mathieu tournent plutôt autour
de Dario Argento
Pas d'humour, pas de racolage démago, pas
de montage clip ou de guest-star à la mode : ce flip là
sera épuré. Un retour au source salutaire pour Dark Castle,
peut-être même le premier opus d'une grande lignée
de films d'épouvante sérieux
On flippe, donc. Assez souvent. Parce que quand Kasso décide de
jouer avec nos nerfs, il ne fait pas dans la demi-mesure. Il se passe
parfois une dizaine de minutes sans que la tension ne retombe jamais et
certaines apparitions du spectre valent leur pesant de pacemakers.
On pourra déplorer que le metteur en scène ait choisi de
jouer uniquement sur des sursauts - fréquents, certes, mais faciles
-, oubliant au passage de distiller une véritable atmosphère
(remember Les rivières pourpres). A ce titre, le
contexte spatiale (un asile pour femmes) aurait pu être davantage
exploité. Un climat oppressant, confiné et claustrophobe,
fait cruellement défaut à Gothika. L'empêchent
également de se démarquer de la masse un final convenu au
possible - et - aussi flippant qu'un épisode de Shérif,
fais moi peur -, des invraisemblances scénaristiques et quelques
plans frime superflus et contestables - Kasso qui se prend pour David
Fincher, la plongée dans la nuque de Halle Berry, l'explosion de
l'ordinateur au peumpon (c'est du rab du budget SFX ?). Dommage également
qu'un manque de temps ait empêché le réalisateur d'approfondir
le thème de la possession et du viol
Mais trêve de ces pinailleries tout juste bonnes à alimenter
les critiques de Télérama ! Gothika a des
atouts qui pèsent lourd dans la balance. Les images de synthèses
sont plutôt réussies, en atteste cette métamorphose
spectre-aculaire de Halle Berry dans un miroir, les comédiens crédibles
et le plaisir ressenti à la projection suffisamment intense pour
que l'on ne regrette pas le prix du ticket. L'unique ambition de Kassovitz
était de nous foutre les jetons, et cet objectif là est
atteint. Mission réussi, comme dirait nos amis les bidasses
Au final, Gothika (qu'on m'éclaire sur l'origine du titre
?) s'avère être une uvre majeure pour la boîte
Dark Castle mais mineure dans la filmo de monsieur K (hmmm, voilà
un résumé en une phrase qui fleure bon le bâclage
de critique).
Au
passage, cette critique est un message codé. Si vous isolez toutes
les lettres précédant et succédant au caractère
"K", vous découvrirez une lettre d'amour adressée
à Pénélope Cruz. Une astuce pour pas que l'autre
scientologue samouraï vienne me péter la gueule... Pénélope,
je t'aime !!!!!!!!!!! #

* Penelope Cruz (mais c'est personnel)
* Halle Berry (là, c'est nettement plus hormonal)
* Mathieu Kassovitz (je me comprends)
* les apparitions du spectre, flipantes à souhait (je met un ou
deux 'p' à 'flipantes' ?)
* quelques SFX bien torchés

* quelques SFX mal torchés
* des invraisemblances scénaristiques
* un final convenu et fadasse
* absence d'une véritable atmosphère angoissante
* contexte de l'asile pour femmes sous-exploité
* Kassovitz quand il filme Halle Berry à poil sous la douche mais
à hauteur des épaules (salop !)

...les films d'épouvante sérieux et pas trop ambitieux.

Film de commande/d'épouvante
assumé, Gothika remplit son constat de sursauts, de frissons
et de sueurs froides. En attendre plus vous mènera à une
déception inévitable.
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13,5/20
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Gothika
Film américain (2003). Thriller, Fantastique. Durée
: 1h 40mn.
Interdit aux moins de 12 ans
Date de sortie : 07 Janvier 2004 |
Réalisation,
production, distribution
Réalisateur
: Mathieu Kassovitz
Scénariste : Sebastian Gutierrez
ProducteurJoel Silver, Robert Zemeckis, Susan Levin
Exportation/Distribution internationale : Columbia Pictures, U.S.A.
Production : Warner Bros., U.S.A. Dark Castle Entertainment, U.S.A.DistributionColumbia
TriStar Films, France
Acteur(s)
Halle Berry : le Docteur Miranda Grey
Robert Downey Jr. : le Docteur Pete Graham
Charles S. Dutton : le Docteur Doug Grey
Penélope Cruz : Chloé Sava
John Carroll Lynch : le shérif Ryan
Bernard Hill : Phil Parsons
Dorian Harewood : Teddy Howard
Bronwen Mantel : Irene
Kathleen Mackey : Rachel Parsons
Matthew G. Taylor : Turlington
Michel Perron : Joe
Andrea Sheldon : Tracey Seavers
Equipe Technique
Compositeur : John Ottman
Directeur de la photographie : Matthew Libatique
Costumière : Kym Barrett
Directeur artistique : Isabelle Guay
Effets spéciaux : Louis Craig
Chef décorateur : Graham Walker
Animation et effets visuels : Louis Craig
Producteur exécutif : Steve Richards, Gary Ungar, Don Carmody
Coproducteur : Richard Mirisch
Chef monteur : Yannick Kergoat

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