"Aujourd'hui, dans "C'est leur choix mais ça se discute" : les films d'animation rendent-ils anorexyques ? Nous recevrons Diez, rédacteur pour un site de cinéma. Après avoir vu Bambi, Diez est devenu végétarien. Après avoir vu Chicken Run, il a définitivement arrêté de manger des oeufs. Aujourd'hui, le malheureux vient d'assister à la projection du Monde de Nemo et est désormais incapable de manger du poisson. Il nous raconte l'histoire tragique de sa vie et son combat pour retrouver sa dignité."


La mer, c'est beau. Vu d'en dessous, c'est encore plus joli. Vous en savez quelque chose : vous êtes un poisson clown. Vous aménagez avec votre épouse et votre progéniture - des demi-portions d'esturgeon - dans une anémone en ville, avec vue sur les coraux, pelouse agars-agars de série et du plancton à volonté. Seulement, drame !, une espèce de piège à loup de mer gobe aussi sec (enfin, façon de parler) votre épouse et vos gamins et vous fout une torgnole abyssale. Après un coma de trois minutes, vous vous réveillez, avide de vengeance, vous dégainez votre katana, prêt à obtenir réparation dans le sang, avant de vous rendre compte que : 1°) on vous a laissé un œuf et que ça serait con d'en faire un orphelin ; 2°) la trame d'un Pixar n'a strictement rien à voir avec un scénario de Tarantino.

AVERTISSEMENT : la mention [BIP] apparaîtra à chaque jeu de mots lié au champ lexical sous-marin, afin que vous puissez rire en toute tranquillité de mes boutades. Vous allez voir comme c'est chiant…

Il est de bon goût de crier au chef-d'œuvre à la sortie d'un nouveau Pixar. Mais moi, le bon goût, je l'emmerde [charmant, comme entrée en matière, NDLR] Nemo n'est pas un chef-d'œuvre.
Okay, Nemo est plutôt gondolant [BIP]. Okay, Nemo est bourré de clins d'œil gros comme ça au cinéphile - qui le mérite bien, quand même, après s'être tapé la honte devant tous les chiards dans la salle de ciné -. Okay, Nemo est un défi artistique et une réussite visuelle. Okay, Nemo fourmille de personnages tellement attachants qu'ils vous feraient chialer devant votre assiette de Croustibak. Okay, okay, okay ! Tout ça, je vous l'accorde bien volontiers.
Mais il y anguille sous roche [BIP], si vous me passez l'expression.
Où est-ce que le bât blesse ? [BIP] Essentiellement dans cette bonne vieille coutume de l'entertainement qui veut qu'avec tout le fric qu'on a dépensé pour produire un film pour gnenfants bien sages, on peut se permettre de le doubler d'une moralité digne de La Fontaine - j'aurais bien trouvé un jeu de mots pour relier La Fontaine au Monde de Nemo, mais j'ai séché… [BIP quand même]
Ici, en l'occurrence, la dite moralité passe aussi inaperçue qu'un cétacé dans un Fish & Chips. Jusqu'à la dernière minute, les studios Pixar enfoncent le clou, des fois que t'aurais pas encore compris que le dépassement de soi, c'est bien, et que faire confiance à son moutard, c'est encore mieux, et puis qu'il ne faut pas se fier aux apparences, et n'oublie pas de te brosser les dents et de rincer l'évier…
Pour la subtilité d'un Etrange Noël de Mr Jack ou d'un Voyage de Chihiro, on repassera. Car si Nemo alterne avec bonheur séquences d'aventure trépidantes et un humour de bon aloi, marque de fabrique de Pixar, il n'en reste pas moins que le tout est arrosé [BIP] d'un sentimentalisme qui, si il n'était aussi lourdement appuyé, ne se révélerait pas aussi malvenu. Cette eau là sent la rose… [BIP] Moi, je vous le dis : à force de vouloir à tout prix titiller la corde sensible des parents et les canaux lacrymaux des moutards, Pixar va finir par lasser.
Autre défaut notable (et non moins handicapant) : on a la vague [BIP] impression d'assister à un 1001 pattes sous-marin. Ben ouais, fort du dicton qui dit qu'on ne change pas une recette qui gagne, Pixar s'emploie à dupliquer méticuleusement ses scénarios en les transvasant dans différents univers.
Après les jouets, les insectes, les monstres et les poissons, nous aurons droit aux voitures et aux superhéros (c'est à la mode)… Haem, 'faudrait p'têt voir à se renouveler, les gars !
Mais allez, qui aime bien châtie bien : Le Monde de Nemo, c'est quand même du bonheur en boîte à sardines [BIP]. Donc n'hésitez pas à vous jetez à l'eau… [BIP finale]

Mais vu qu'il n'est pas dit que je terminerais ma critique sur un jeu de mots digne de Pèlerin magazine, j'ajouterais, en guise de post-scriptum, que suite à la sortie de Nemo aux Etats-Unis, des centaines de chiards ont commandé des poissons clowns pour Noël. Du coup, le récif corallien des Vanuatu se trouve grandement menacé par les braconniers. P'tain, c'est con, un gamin, quand même. #


*c'est beau
*c'est marrant
*c'est palpitant


*c'est débordant de mélo/dramato/sentimenthe à l'eau
*c'est la même recette que d'habitude (en plus humide)


...les films d'animation de Pixar et de Disney (sans chansons mais avec plancton), on vous conseille de ferrez ce Nemo là de suite !


Un apologue submersible gondolant, trépidant, divertissant et visuellement bluffant, mais plombé par une moralité pesante et des bons sentiments plus qu'il n'en faut. Pas le caviar de Pixar annoncé.

14/20



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"C'est vrai que les Pixar se résument presque tous de la même façon... Leurs films présentent toujours un duo en tête d'affiche (à part 1001 pattes, sinon c'est systématique : le héros et son faire-valoir comique)!
On dirait qu'ils ont un cahier des charges bien précis a respecter. Je regrette l'absence d'esprit subversif dans leurs films..." GrisFaust

"Personnellement, ayant lu l'article et ayant aussi vu le film, j'ai un message à faire passer: "Nemo" est destiné aux enfants normaux (qui sont étrangement ressemblants aux enfants d'il y a 20 ans, les mêmes qui ont adoré 1001 Dalmatiens au les Aristochats sans que leurs parents sautent sur le plafond en sentant l'eau de rose), et aux adultes qui aiment redevenir enfants le temps d'un film au cinéma. Il n'est pas fait pour les cyniques de service , même si personne ne leur interdit l'accès.

La manière dont ce film est perçu par les enfants et l'éducation qu'il leur en fait implicitement est une chose, là un adulte a le droit de juger. Mais l'avis critique d'un adulte sur la valeur artistique du film dans le monde d'adultes et en appliquant des critères de valeur d'adulte, ça c'est autre chose.
Alors permettez-moi de dire que de point de vue de quelqu'un qui jadis a été enfant et qui n'a pas encore oublié qu'est-ce que ça fait (ce qui est parfois mon grand problème d'ailleurs ), ce film est excellent.
Et non, il n'est pas mélodramatique.
Et on s'en fout qu'il ne ressemble pas au voyage de Chihiro. Ce n'était pas son but de faire dans le subtile, mais ça ne le rend pas moins réussi.

Mais si vous voulez un avis vraiment compétent, adressez-vous à la catégorie des spectateurs pour lesquels il a été crée, et qui ont de loin plus de connaissances dans le domaine: les gamins qui l'ont vu; pour les critiques genre Tribaal, il y a plein de pain sur la planche ailleurs..." Dana*

"Je pense aussi que ce projet tombe un peu a l'eau [BIP], bien que certaines scenes soient medusantes [BIP], et que quand meme, a vouloir trop pecher [BIP] dans des eaux troubles [BIP], pixar nous mene en bateau [BIIIIIIIIIIIIIIP]...

Juste keep swiming, just keep swiming...

Sorry pour les bips, mais j'ai decider de me mouiller... [BIP]" pat

Le Monde de Nemo (Finding Nemo)
Film américain (2002). Animation. Durée : 1h 41mn. Date de sortie : 26 Novembre 2003
Avec Franck Dubosc, Samy Naceri, David Ginola, Albert Brooks, Ellen DeGeneres
Réalisé par Andrew Stanton, Lee Unkrichi

Réalisation, production, distribution
Réalisateur : Andrew Stanton, Lee Unkrich
Scénariste : Andrew Stanton, Bob Peterson, David Reynolds
Production : Pixar Animation Studios, U.S.A., Walt Disney Pictures, U.S.A.
Distribution : GBVI, France

Acteur(s)
Franck Dubosc : Marin le poisson-clown (voix française)
Samy Naceri : Crush la tortue verte (voix française)
David Ginola : Jacques la crevette (voix française)
Albert Brooks : voix VO de Marin le poisson-clown
Ellen DeGeneres : voix VO de Dory le chirurgien bleu
Alexander Gould : voix VO de Nemo le poisson-clown
Willem Dafoe : voix VO de Gill l'idole maure
Geoffrey Rush : voix VO de Nigel
Allison Janney : voix VO de Peach
Bob Peterson : voix VO de Monsieur Raie

Equipe Technique

Producteur exécutif : John Lassetert