Il a opposé Sigourney Weaver à un alien visqueux, Harrisson Ford à un androïde peroxydé, Tom Cruise à un démon sabotté, Russel Crowe à un empereur pas commode… Aujourd'hui, Ridley Scott envoie le pauvre Nicolas Cage au devant de sa propre fille, une adolescente à couettes qui écoute du Avril Lavigne. Il est pas humain, ce type… pas humain.

CONGRATULATIONS !!!!
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Vous avez frémi devant ALIEN ? Vous en êtes encore à vous demander si Harrisson Ford est oui ou non un replicant dans BLADE RUNNER ? Vous avez levé le pouce en l'air pour GLADIATOR ? Vous ne vous départissez jamais de votre Tee-shirt : "Scott toujours… prêt !" ?
Si oui, rendez-vous à l'article 4 de cette notice.
Si non, rendez vous à l'article 2 de cette notice.

Article 2
Vous n'aimez pas Ridley Scott ? Mais vous aimez le cinéma, quand même ?
Si oui, allez à l'article 4 (ça vous fera pas de mal)
Si non, allez à l'article 3

Article 3
Mais qu'est-ce que vous foutez ici ? Allez, ouste !

Article 4
Dans mes bras, mon frère ! Ben moi, c'est la même !
C'est vous dire à quel point : qu'est-ce qui nous fait apprécier La chute du faucon noir en dépit de la patte Bruckheimmer et des infidélités morales au très bon ouvrage de Mark Bowden ? Qu'est-ce qui sauve Hannibal et Lames de fond du marasme ? Qu'est-ce qui change un film de HF très kitch (Legend) en une épopée visuellement flamboyante ? Qu'est qu'on mange ce soir ?
Réponse : la mise en scène de R. Scott (j'entends par là sens du cadre, montage, rythme, direction d'acteur et tout le tintouin). C'est pas léger mais ça se digère bien.
Ni une ni deux, je l'affirme haut et fort : quoi qu'en disent les grincheux, Ridley Scott est un génie et mérite sa place au panthéon des grands cinéastes (derrière une liste assez longue que chacun remplira à sa guise, on a pas le temps maintenant, on est un peu à la course).
Mais trêve de baragouinage publicitaire : EXIT androïdes humanisés, huitièmes passagers et carthaginois body-buildés… Place aux escrocs patentés à problème de paternité.
Car entre deux budgets colossaux, Scott s'est accordé une trêve salutaire : un film intimiste (non, pas chiant, intimiste) dont le titre français renvoie agréablement à celui des Duellistes (son premier film).
Ce soir, on bouffe donc du Scott's movies. Constat du dîner ? Ma foi, c'est toujours aussi goûteux. Vous pouvez ranger la chaise roulante, on l'enverra en maison de repos la prochaine fois. Et pour cause : Papi Scott a encore du talent à revendre.
Pour servir une histoire somme toute assez conventionnelle, sa mise en scène grandiloquente se fait modeste - un comble ! - mais toujours prête à étaler son savoir-faire et sa dextérité quand il s'agit d'illustrer les trips hallucinogènes d'un Nicolas Cage sévèrement cramé.
Quelques bulles de champ' dans un cocktail déjà très rafraîchissant.

Petite parenthèse de bon aloi avant d'enchaîner avec le reste d'une critique qui s'annonce d'avance très ennuyante (rassurez-vous, je me fait encore plus chier que vous) : dans la rubrique niouze, il se pourrait bien que Mr Scott remette le couvert pour une suite à GLADIATOR… hum hum - air dubitatif -. Est-ce bien nécessaire, Ridley ? Quoi ? Ton compte en banque est dans le rouge ? Ha bon. Autant pour nous, vieux. Lâche toi ! Je serais même tenté de dire " Bis Scott ! "… Wouaf !! [on est tombé bien bas, NDLR]

1…2…3…
1…2…3…

C'est bon, j'ouvre la rubrique acteurs.

Bon, l'ode à Ridley étant terminé, passons à l'intérêt principale du film : le jeu des comédiens. Passons donc au crible le trio gagnant des Associés : j'ai nommé Nicolas Cage, Sam Rockwell et Alison Lohman. Mais vu qu'à Tribaal, on est trop des rebelles, on va commencer par la fin (ouaich ! FUCK la société !).
Honneur aux dames, donc : la jeune Alison Lohman incarne la fille de Nicolas Cage avec une aisance, une désinvolture et un charme naturelles qui vont te faire fondre, toi, spectateur candide. Elle papillonne du rire aux larmes et incarne à merveille, du haut de ses 27 ans, l'image de la fillette de quatorze ans (mais méfions nous des apparences…). Mention très bien, donc.
On retrouvera cette excellente comédienne courant 2004, devant la caméra de Peter Kosminsky (réalisateur de l'excellent Warriors) dans Les lauriers blancs, où elle côtoiera Michelle 'coincée du cul' Pfeiffer. Julia Roberts n'a qu'à bien se tenir !!!

J'enchaîne illico presto (chui un fou) avec Sam Rockwell, un mec qu'il a un nom qui fleure bon une gueulante de Jim Morrisson… Cet acteur qui s'était déjà fait remarquer en pédophile aliéné dans La Ligne Verte et que Clooney avait choisi pour tenir le premier rôle de Confessions d'un homme dangereux se révèle une fois de plus brillant dans son rôle d'escroc aux dents longues, sans pour autant jouer sur les plates-bandes de Nicolas Cage, la faute à un rôle trop éclipsé par la relation papa/fille - Cage/Lohman. Tant que Nick sera dans la place, Sam ne sera jamais que le second…

On conclue par la tête d'affiche : NICO ! NICO ! Le flingueur ricain préféré de John Woo nous gratifie ici d'une interprétation sans faille, où plutôt, si, avec un tas de failles, de défauts, de tics, de grimaces, de nausées et caetera et caetera... Mais rassurez-vous, c'est dans le script. En deux déhanchements de sourcils, ce comédien chevronné, habitué aux rôles de tordus, illustre toutes les angoisses obsessionnelles d'un personnage atypique à la conscience tourmentée, bourré de T.O.C (si vous ne savez pas ce qu'est un T.O.C, rendez-vous à la rubrique Au-delà du 7e art), agoraphobe jusqu'à plus soif, désorienté par l'irruption de sa chiarde dans sa vie, presque immature dans son incapacité à assumer sa paternité, et au final, forcément attachant ; pour ce rôle en or, Nico met de côté son charisme coutumier et tire indubitablement le film vers le haut. Si tu arrives à lire cette phrase à voix haute sans reprendre ton souffle, tu gagnes l'intégral de Carlos en DVD.


Nicolas Cage : "Quoi ? Le tournage de Sailor et Lula est terminé ?"

1…2…3…
1…2…3…

C'est bon, je ferme la rubrique acteurs.



Côté musique, pas de bémols puisqu'on a à faire à un compositeur majeur, capable du pire comme du meilleur, j'ai nommé Hans Zimmer, à la bonne heure (quand j'aurais atteint la postérité, des jeunes critiques se feront chier à étudier la sonorité exceptionnelle des phrases de mes articles). A l'instar de John Williams pour Attrape moi si tu peux, le compositeur fétiche de Scott s'essaie à une partition jazzy très tendance cette automne et nous sert au final une B.O. somme toute très cool à écouter.
Ach ! Zé sympatisch de fotre part, Herr Zimmer ! [mais qu'on l'enferme !!! NDLR]

Allez, hop, un check up rapido presto (on est à la bourre, je vous dis) : même si Les associés n'est pas le plus grand film de Maître Scott (on ne lui en demandait pas tant), ça n'en reste pas moins un excellent moment de détente, pas prise de tête pour un sous. Souffrant d'un scénario pas excessivement original, le film n'en est pas moins tiré vers le haut par une interprétation excellente et une mise en scène chiadée...
En prime, le scénariste nous fait cadeau d'un rebondissement final qui fait mal aux dents (on s'est fait couillonné comme des bleusailles !).
Que demande le peuple ?

Nicolas Cage : "La différence entre toi et moi, Sam, c'est que moi, j'ai la classe..."
Enfin, pour conclure par une note d'ironie railleuse, aussi narquoise qu'acerbe et un tantinet moqueuse - mais gardons nous de faire preuve de cynisme (j'ai le dico des synonymes à portée de main) : il est amusant de constater qu'à Hollywood, ces temps-ci, la tendance est à l'escroquerie (Braquage à l'italienne, Confidence…). C'est dans l'air du temps ou c'est l'actuelle politique américaine qui veut ça ? [à cet instant précis, le rédacteur névrosé s'en va ricaner dans son coin, heureux d'avoir trouvé ce bon mot pour conclure son article sur une touche politique… c'est pathétique, n'est-ce pas ? NDLR] #


* l'œuvre du talentueux Mr Ridley (le jeu de mots n'est pas de moi, je le confesse)
* les trois acteurs, avec une préférence appuyée pour la rayonnante et ravissante Alison Lohman, nettement plus séduisante que Nicolas Cage…
* le rebondissement final


* un scénario pas extraordinairement original
* n'avoir à ce jour jamais reçu le prix du grand concours organisé par les laxatifs "ProutProut". Enfin, heureusement que je n'avais pas rempli la case "montant" et "destinataire" du chèque que je leur ai remis. Hé, ho, je suis pas un pigeon, moi…


...ou plutôt si vous n'aimez pas les escrocs, alors vous serez content de voir à quel point leur vie n'est pas facile.


Aussi à l'aise avec un petit budget qu'avec un gros, Maître Scott s'en tire une fois de plus comme un chef et nous sert sur un plateau une comédie familiale en forme de thriller pas aussi aseptisée qu'elle en a l'air. On ne nous a pas arnaqué sur la marchandise.

15/20


A LIRE APRES AVOIR VISIONNE LE FILM [Attention : spoilers à tous les étages !!!] :
Quelques indices ont été disséminé dans le film pour vous aider à prévoir la fameuse arnaque finale. On s'est amusé à les débusquer…
* Pourquoi Angela veut-elle à tout prix connaître le code bancaire secret de Roy ?
* Angela met beaucoup d'application à fouiller la maison de Roy (jusqu'à regarder dans tous les tiroirs, avant de tomber sur le chien)
* Il est plus que probable que durant son escapade nocturne, Angela ait rencontré Frank.
* Angela fume et boit comme une grande fille (mais ça, vous me direz, y a pas d'âge… halala, de mon temps)
[si vous en avez trouver d'autres, faites les nous parvenir]


"Excellentissime!!!
Bravo diez .
Une petite remarque : dans "les - du films" , tu pourrais rajouter que l'intrigue repose sur une foule de détails franchement improbables." stonemarten
"Excellente critique!!!!! Décidément, tes critiques sont impressionnantes!!!! Tout y est dit, et avec humour et talent!!!!" Feeminim
""héhé supra bonne la critique, comme tjs"" Blazcal



Qu'est-ce qu'un T.O.C ?

Ce sont les initiales de Trouble Obsessionnel Compulsif. Vous voilà bien avancé, me direz-vous… Bon, allons-y pour une parenthèse "vulgarisation scientifique".
Un T.O.C, c'est l'association de deux choses : des idées, pensées et des rituels ou compulsions.
Les idées, ce sont des idées persistantes qui entraînent une angoisse, une détresse. Par exemple, quelqu'un prend sa voiture, s'arrête et redémarre a un feu rouge ; 100 mètres plus loin, il se demande si le feu était bien vert, s'il ne l'a pas grillé. Tout le monde peut se le demander mais chez le toc, l'interrogation persiste et l'angoisse monte jusqu'à devenir insupportable. Il va faire demi-tour pour vérifier s'il n'a pas renversé une pauvre vieille et son caniche. Chez les tocs graves il reviendra même 10 ou 15 fois en arrière pour vérifier (des fois que le caniche aurait traîné le cadavre de la vieille dix rues plus loinà. La différence entre un toc et quelqu'un de normal c'est une incapacité à réprimer cette pensée obsédante. Pourtant, et il faut insister sur ce point, il sait que c'est absurde.
Les compulsions sont des comportements répétitifs (vérifier, se laver les mains, regarder des épisodes de Derrick...). Ces comportements servent à diminuer l'angoisse. Vous allez me dire moi aussi je vérifie... On parle de toc quand véritablement les compulsions interfèrent avec l'activité quotidienne ; quand elles gênent les relations sociales. Donc je vous rassure, vous n'êtes pas touché...
Cette maladie touche 2 à 3% de la population. Avant la classification américaine des troubles psychiatriques qui lui a donné ce nom, on appelait les tocs des névroses obsessionnelles.
L'âge moyen d'apparition est de 11 ans. C'est une pathologie chronique et les symptômes sont les mêmes chez l'enfant, l'adolescent et l'adulte (à la différence que les enfants ne savent pas que ce n'est pas normal). Dr #

MESSAGE DE LA SECURITE SOCIALE :
Si vous êtes atteint de troubles obsessionnels compulsif, mettez les à profit pour aller vérifier régulièrement si il n'y a pas de nouveaux articles sur Tribaal (comme ça, vous TOCerez intelligemment).

Les Associés (Matchstick men)
Film américain (2002). Comédie dramatique. Durée : 1h 56mn.

Réalisation, production, distribution
Réalisateur : Ridley Scott
Scénariste : Ted Griffin, Nick Griffin
Producteur : Jack Rapke, Sean Bailey, Ted Griffin, Ridley Scott, Steve Starkey
Production : Image Movers, U.S.A., Warner Bros., U.S.A., Scott Free Productions, Grande-Bretagne
Distribution : Warner Bros. France, France

Acteur(s)
Nicolas Cage : Roy Waller
Sam Rockwell : Frank
Alison Lohman : Angela
Bruce McGill : Chuck Frechette
Bruce Altman : Dr. Klein
Steve Eastin : Mr. Schaffer
Beth Grant : la blanchisseuse
Jenny O'Hara : Mrs. Schaffer

Equipe Technique

D'après l'oeuvre de Eric Garcia
Compositeur : Hans Zimmer
1er assistant réalisateur : K.C. Hodenfield
Directeur de la photographie : John Mathieson
Costumier : Michael Kaplan
Directeur du casting : Debra Zane
Directeur artistique : Michael Manson
Chef décorateur : Tom Foden
Producteur exécutif : Robert Zemeckis
Coproducteur : Charles J.D. Schlissel, Giannina Facio
Chef monteur : Dody Dorn
Monteur son : Per Hallberg

Brêve : le rédacteur en chef d'un obscur site - prétendument consacré au cinéma… nous n'avons pas vérifié nos sources - a été traîné devant les tribunaux pour répondre d'une accusation d'escroquerie envers une centaine d'internautes candides. L'avocat de la défense a plaidé la folie. L'accusé risque 4 ans accroché à une chaise à regarder l'intégrale d'Adam Sandler et toutes les productions de Jerry Bruckheimmer. Affaire à suivre…