Vous êtes un fanatique de Caméra Café, un amoureux de Barbara Schulz, et un inconditionnel de la filmo de Bruno Delahaye ? Alors achetez les DVD de Caméra Café, adhérez au fan club de Barbara Schulz et louez les films de Bruno Delahaye mais n'allez surtout pas voir Livraison à domicile !!! Dr Marlowe vous explique pourquoi.

Une bande de neuneus enchaîne les plans bidons pour essayer de gagner du fric (normal). Quand l'un d'eux propose de créer une boite de livraison, l'idée semble lumineuse, sauf que les problèmes classiques vont se poser : manque de fric, problème d'autorisation, clients à trouver… Pourtant une affaire en or s'offre à eux: escorter une bagnole de collection de la Belgique vers la Corse, le seul problème étant qu'elle ne doit pas rouler de tout le voyage. Pas forcément une partie de plaisir. Et quand en plus la bande est composé d'un acteur raté, d'un pizzaïolo ancien champion de boxe taï, d'un petit escroc a deux balles, d'une mécanicienne garçon manqué et d'une fausse conne, forcément c'est mal parti…

Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui nous allons parler du vrai nanar. Le nanar, le seul, l'unique et le vrai, est un film (pas assez merdique pour avoir l'appellation spéciale Ma femme s'appelle Maurice) qui se qualifie de nullité ou de film avec Jean Claude Van Damme ou Steven Segal. Malgré tout il arrive (presque) à divertir. Mais si l'on s'attaque au problème plus en profondeur, on se rend vite compte que si un film est un nanar, ce n'est pas forcément dû à une tête d'affiche belge. On remarque surtout que l'on est face à un scénario bâclé, une réalisation médiocre, une interprétation douteuse, bref, un film qui débarque souvent directement en vidéoclub sans passer pas la case ciné. Le style de produit que l'on voit (pas toujours en entier d'ailleurs) et que l'on oublie aussitôt le générique terminé.
Penchons nous désormais sur le genre plus particulier qu'est le nanar comique. Le nanar comique est toujours (ou presque) présenté de la même façon:
-Situation initiale : Une bande de copain ou un couple ou autre chose, du moment qu'on retrouve au moins 2 blaireaux.
-Elément déclencheur : un des "héros" en question propose une idée, comme ça pour déconner.
-Péripéties : avalanche de gags plus ou (mais surtout) moins marrant où l'on découvre que tous sont des crétins (même si le spectateur l'aura compris bien avant).
-Résolution : Un petit élément dramatique (pas toujours très dramatique ceci dit) arrive, histoire de montrer que la vie c'est pas toujours rose. Finalement ils touchent au but ou non (en général ils y arrivent, faut pas se leurrer) mais de toute façon, c'est toujours dans la bonne humeur.
-Situation finale : tout le monde il est heureux, tout le monde il est content, le méchant, si il y'en a un, est puni, bref tout est bien qui fini bien.
Vous êtes sûrement entrain de vous dire que vous avez déjà vu un truc dans le style. Plusieurs même. C'est pas très étonnant puisque ce genre de petits parasites vient trop souvent squatter nos bonnes vieilles salles climatisées de banlieue ou nos tubes cathodiques. C'est la vie. Les nanars ont en plus la qualité première de n'être ni vraiment drôle, ni vraiment dramatique, mais surtout ennuyeux. Et devant Livraison à domicile, on s'emmerde.

Avant d'énumérer les caractéristique de ce bon gros nanar made in France, nous allons aborder sa qualité première : son interprétation correcte. Bruno Solo, Thierry Frémont, Jean Baptiste Iera, Barbara Schulz, Julie Judd et une quantité de comédiens du petit écran en guest-stars - en vrac, Agnès Soral (ancienne de Blague à part), Alexandra Lamy de Un gars une fille et pas mal de comédien aperçus dans Caméra Café (Bruno Solo oblige). A eux tous, ils évitent un naufrage certain comme l'ont connu leurs prédécesseurs.

Bon, fini les gentillesse, abordons maintenant les sujets qui fâchent et qui font de ce film un digne représentant de sa catégorie:
* Scénario : trois gars pour écrire l'histoire, une pseudo comédie qui a dû bien les faire marrer (enfin j'espère pour eux, sinon, ils sont vraiment très cons). Un bon exemple qui prouve que l'union ne fait pas toujours la force et qu'écrire un scénario à plusieurs est loin de toujours donner un bon résultat (dans ce cas là en tout cas). En clair ils ont mélangé des scènes convenues trouvées de part et d'autres, il ont déniché un concept de départ tous seuls comme des grands (quel exploit) et ils y ont ajouté des personnages stéréotypés au maximum. Tout ces efforts pour obtenir un bon gros scénar à nanar qui sent bon le pur porc frenchie (c'est José Bové qui va être content).
* La mise en scène : Bruno Delahaye à dû croire que son scénario était en béton armé pour arriver à pondre ça. Parce que c'est bien connu, dans une comédie drôle, tellement on ri, on ne regarde pas le reste. Mais voilà, quand c'est pas drôle, ça pose toujours des petits soucis. Et là, on se rend vite compte que l'on à affaire à de la bonne vieille réalisation de comédie. Je m'explique: vous refilez du mathos à un blaireau qui vous a fait passé, par le cousin de son cousin qui se trouve être le voisin de votre sécrétaire, un scénario que vous avez pas lu et vous le laissez dans sa merde (vous êtes quand même une belle enflure). Bref, Delahaye ne met pas en image (il doit trop s'esclaffer en écoutant ses propres répliques) mais filme comme tonton Marius avec sa DV achetée chez Darty. Petit message pour Delahaye : "Hey ! mon gars, arrête de vouloir faire du Raging Bull dans tes scènes de boxe taï. T'es pas Scorsese mec. Ceci dit, t'as pas le numéro de Barbara Schulz ? "
* Aspects techniques : décidément, la grève des intermittents du spectacle n'a pas affecté que les festivals estivaux ; le cinéma à dû aussi en souffrir. La preuve: une technique douteuse, qui se ressent dans la photo le cadrage, la musique (quoique pas la pire jamais entendu). Petit message aux producteurs : "S'il vous plait (et même s'il ne vous plait pas), arrêtez de produire des films pour produire des films. Pensez d'abord à la qualité plutôt qu'a la quantité. Stop à la lobotomisation made in USA qui à déjà frappé TF1 (v'lan dans la gueule). STOP aux films chiants et cons au cinéma !!!"

On a l'impression que je hais Livraison à domicile. Non, rassurez vous, en tant que cinéphage, c'est le concept que je hais, pas le film en lui-même (puisque y'en a qui aime, je respecte). Ceci dit, on retrouve pas grand-chose à la livraison si ce n'est la toujours aussi séduisante Barbara Schulz. Sinon, pour les fans de Bruno Solo, allez acheter les DVDs de "Caméra Café" : c'est plus cher, certes, mais on rigole nettement plus. "Livraison à domicile" est donc un bon gros nanar de base. Alors si d'aventure, vous voudriez devenir réalisateur de nanars, allez voir ce film et
ouvrez grand vos mirettes, d'aussi grande occasion d'apprendre sont rares au
cinéma (mais pas dans votre vidéo-club préféré) .
Dr Marlowe

 


* Barbara Schulz
* Les acteurs
* Une des seuls vrai bonne idée du film : insérer un couple sur un tandem qui fait indirectement la course avec la bande de bras cassé


* Le scénario
* La mise en scène
* Pas aussi drôle qu'on pouvait l'attendre (si j'ai décroché deux sourires, c'est grand max)
* Un nanar de plus au cinéma (désolé, il a pris pour les autres)


…les comédies de la gamme Franchouille-Land dans la lignée des "On fait comme on a dit" et de la filmo de Bruno Solo.


Une énième comédie française qui, à défaut de faire rire, ne saoule pourtant pas autant que certaines merdes chroniquées (niveau encore en dessous du nanar) précédemment.

04/20



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Livraison à domicile
Film français (2002). Comédie. Durée : 1h 33mn..

Réalisation, production, distribution
Réalisateur : Bruno Delahaye
Scénariste : Bruno Delahaye, Pierre Courrège, Margot Volnay
Production : TNVO, France, Les Films de la Baleine, FranceDistributionSND, France

Acteur(s)
Thierry Frémont : Fred
Bruno Solo : Ludo
Barbara Schulz : Alex
Jean-Baptiste Iera : Thomas
Alexandra Lamy : Denise
Agnès Soralla : tante de Marylin
Julie Judd : Marylin
Philippe Duquesne : André
Michel Scotto di Carlo : Bertrand

Equipe Technique
Compositeur : Eric Mouquet
1er assistant réalisateur : Caroline Redy-Pinto
Dialoguiste : Bruno Delahaye
Directeur de la photographie : Philippe Guilbert
Producteur délégué : Thierry de Navacelle