Assis en tailleur devant son ordinateur, le calligraphe Petit Dièse Névrosé affûtait la lame de son clavier. En son for intérieur, le moine du temple Tribaholin tremblait d'appréhension. Ecrire une critique du film Hero : la tâche s'annonçait rude... Peut-être allait-il y perdre sa vie, son honneur, sa sueur, qui sait ? Tant de rédacteurs avaient déjà péri ou failli devant l'ampleur de la tâche. C'était aujourd'hui à son tour de prouver sa valeur. Par la cirrhose de Bouddha, il allait leur montrer de quel bois de bambou il se chauffait !

TUT "Zhongguo productions présente : "Les Infos du saké" Présenté par Rul-Ode-Printemps. Jour 27 de l'année du dragon (- 2000 avant Tribaal).
-Messieurs, mesdames, épouses et concubines, bonjour… L'info principale de la semaine, c'est la naissance du petit Jésus dans une étable à Bethléem. On lui souhaite beaucoup de succès dans sa vie future… Mais, ha, on m'annonce un SCOOP.
Les trois assassins dépêchés par des Royaumes concurrents pour mettre fin au jour de notre bien aimé Empereur se seraient fait méchamment tailladés la gueule par un petit préfet de canton, 1m50 les bras levés sur un tabouret. Le Nom du Hero ne nous a pas été livré. Information à prendre au conditionnel, donc…
-Du nouveau chez nos amis du canton d'Outre-Quévin, qui aiment la Pâte-à-viande de canard laqué… " TUT

TOILE D'UN MAÎTRE
Tigre & Dragon, à défaut d'être le chef-d'œuvre annoncé, nous avait agréablement surpris de par des combats étonnants, des acteurs convaincants et des images remarquables (je vais y aller mollo dans les superlatifs, on en n'est pas encore au gros du morceau de cette critique). Bref, le film de Ang Lee ménageait le terrain, ouvrant les yeux des occidentaux sur le potentiel des films de sabre chinois…Mais rien ne nous préparait au choc de HERO.

Fallait s'y attendre… Zhang Yimou n'était pas le premier tâcheron venu. La preuve : on lui doit Epouses et Concubines (Lion d'argent au Festival de Venise) et Happy Times (Lion de rien du tout, pour l'instant), des films qui jouissent d'une bonne réputation - j'en dirais pas plus, je les ai pas vu. A l'instar de son compagnon Ang Lee, Yimou s'attaque donc au genre du film de sabres -wu xia pian en chinois dans le texte - avec un certain recul. Au final, c'est un pur bonheur pour les yeux et pour l'esprit.
Pour les yeux, parce que HERO est un tableau et Zhang Yimou un calligraphe chevronné. En deux coups de pinceaux, il esquisse une envolée guerrière, un combat aérien, une étreinte amoureuse, laissant poindre l'émotion derrière le vernis picturale.
Notre artiste, qui est également un coloriste de prestige (chaque phase de l'intrigue est rattachée à une couleur spécifique à haute teneur symbolique), n'a pas son pareil pour cadrer l'eau ruisselant d'une gouttière, le soleil miroitant dans la lame d'une épée, une traînée d'encre écarlate sur un parchemin...

Un soucis de magnifier chaque détail qui se ressent dans le choix de la chef costumière : Emi Wada avait déjà travaillé sur l'excellent Ran d'Akira Kurosawa (les inoubliables kimonos des rejetons de Hidetora Ichimonji, c'était elle, si si…) et sur Tabou de Nagisa Oshima (tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir fringuer Kitano !). Dans le même ordre d'idée, les couleurs de certains costumes ont nécessité l'import de teintures venues d'Angleterre ou du Japon, et l'utilisation d'eau minérale pour colorer certains tissus. Ce perfectionnisme et ce soucis du détail transparaissent véritablement à l'écran (enfin, bon, je serais pas capable de vous citer la marque des bouteilles d'eau minérale utilisées) et contribuent à donner au film une esthétique marquante.
C'est simple : si il fallait résumer HERO à ses images, ce serait ni plus ni moins qu'une œuvre majeure du 7e art. J'en suis encore tout bouleversifié, c'est dire.

NATURE MORTE
En dépit de son inexpérience dans le genre du film de sabres, Yimou parvient tout de même à apporter des éléments nouveaux dans ses scènes d'action. De quoi faire bisquer les plus grands artisans, de la part d'un néophyte en la matière…
Prenons l'exemple de l'affrontement entre Sans Nom et Ciel Etoilé, deux des plus grands guerriers de l'Empire du Milieu. Ces héros ont atteint un tel niveau de perfection dans l'arme blanche que la nécessité d'échanger des coups ne se fait plus sentir. Ils s'affrontent donc par la pensée, mettant sur pieds des stratégies d'attaque - "bon, si lui il fait ça, moi je ferais ça, mais alors lui, il fera ça…" : on n'est pas arrivé. Mais vu que regarder pendant des plombes deux mythes se jauger du regard sans bouger d'un iota, c'est frustrant, notre réalisateur a la bonne idée de nous offrir les images de cet affrontement mental, coulées dans un noir et blanc pas franchement indispensable (c'est pour bien nous montrer que ceci ne se déroule pas physiquement… Zhang, tu nous prends pour des cons ?).
Les affrontements ne s'éternisent pas : ils commencent et s'achèvent en quelques secondes, l'estocade finale étant généralement portée sans tarder. Après tout, pourquoi dispenser des coups à tiers larigot quand un seul suffirait à départager deux adversaires ?
Faut vous dire, monsieur, que chez ces héros là, on ne rit pas… on tue.

Mais ce duel fait figure d'escarmouche aux yeux des quelques scènes de bravoure disséminées dans le film, toutes sublimées par un montage affûté et limpide comme la lame d'un katana. Au titre de ces séquences particulièrement réussies, on retiendra celle du Monastère où Sans Nom et Flocon de Neige nous refont "Je danse sous la pluie" sans Gene Kelly mais avec des flèches en guise de gouttes d'eau. Forcément épique. Pourtant, à cette séquence, certes réussie, on préférera de loin l'affrontement dans la forêt d'or entre Maggie Cheung et Zhang Zi Yi, bercé par une voix féminine d'une pureté étonnante. Un pur joyau qui marquera à jamais ma mémoire de cinéphage endurci (j'ai d'ailleurs choisi une photo extrait de ce passage pour ouvrir l'article). Il faut voir Flocon de Neige se retirer pudiquement pour laisser Plume mourir…ça m'a refilé un de ces frissons extatiques, je vous raconte pas. Frisson aussitôt interrompu par une question - fort pertinente - de mon voisin : "Mais c'est laquelle qui a tué le mec ?". Et moi de lui répondre : "C'est une feinte ou tu es super con ?".
Cette scène - pas celle entre mon voisin et moi, l'autre - démontre bien la place prédominante que tient la Nature dans ces échauffourées : elle y fait à la fois office d'arbitre et de tombeau pour le vaincu. Car ici, la mort n'est pas à adipeuse - elle aurait plutôt tendance à être à dix pas (hahaha… rions ensemble, mes frères). Au contraire, le passage à l'au-delà s'effectue comme un moment noble, impériale, mais aussi comme un moyen de prouver sa valeur. Ce n'est pas un hasard si en Chine, c'est le blanc, couleur pure et immaculée, qui symbolise la mort - et qui signera le sacrifice final des amants.


CADENCE & CARENCES
Si la trame de Hero s'appuie sur des évènements réels (la Période des Etats Guerriers), elle s'inspire également d'une légende racontée de génération en génération en Chine. Et c'est là la force de Yimou : parvenir à mettre en images un récit oral en extrayant l'essence du mythe, en puisant dans des traditions immémoriales et des rites séculaires, mais également purgeant l'œuvre d'un second degré ou d'un humour malvenu. Sa réussite dans ce domaine pourrait être comparée, dans une moindre mesure, à celle de Peter Jackson pour Le Seigneur des Anneaux.
Dans ce Monde peuplé de demi-dieux, on manie l'épée comme le pinceau, on dévie un millier de flèches d'un revers de kimono, on repousse son adversaire dans une tornade de feuilles d'or, on s'acoquine dans de gigantesques draperies pourpres, on fait du trampoline sur la surface limpide d'un lac funéraire en jouant au ping-pong avec des gouttelettes, on ferraille dans un hall royal reconverti en sèche-linge…
Evidemment, le fait de voir les personnages flotter au-dessus du sol pourra agacer l'occidental étroit d'esprit. Mais il faut se fourrer dans le crâne qu'il est ici question de légende, et qui dit légende dit personnages légendaires, possédant donc des aptitudes surnaturelles. Des espèces de Superhéros, en somme. [ça y est, tu l'a placé, ta vanne, t'es content ?… NDLR]

Inévitable revers de la médaille : transposer une légende à l'écran, c'était s'exposer au ridicule. Hero n'échappe pas, effectivement, à ces quelques maudites scènes qui prêtent plus à rire qu'à crier au prodige. Au rayon de ces tares, on notera : le trip avec la goutte d'eau ; les vociférations belliqueuses, interminables et irritantes des combattants (on croirait entendre des grognements de tennisman passés au ralenti) ; et un effet spécial particulièrement foireux où la caméra suit le trajet d'un essaim de flèches (Peter Jackson avait fait mieux dans La Communauté de l'Anneau). Mais ce sont là de petites tâches éclipsés par des trouvailles beaucoup plus intéressantes - comme ces flammes des chandelles qui virevoltent au bon gré des pensées de Sans Nom - et qui disparaissent dans une vision d'ensemble de la toile.


Si le montage de Hero est aussi limpide que l'eau d'un lagon, il n'en est pas de même pour sa narration. Le choix d'un récit en flash-back, destiné à ménager un rebondissement auquel on avait eu le temps de se préparer, n'était pas le plus évident et risque fort de désorienter le spectateur. Ainsi, à force de voir Maggie Cheung planter son fer entre les côtes de Tony Leung pas moins d'une douzaine de fois durant le film, on finit par ne plus savoir ce qui est réellement advenu, ce qui complexifient plus que de besoin les relations entre les personnages. Ca part dans tous les sens et on finit par se lasser de tenter de déceler la vérité dans le témoignage de Sans Nom et les supputations de Qin, vérité qui sera, de toutes manières, démentie à la prochaine bobine. Dans son refus d'une linéarité narratrice, Yimou a sacrifié la fluidité d'un récit qui aurait gagné à demeurer cohérent.

Toujours au rayon des tares, il faut signaler une perte de rythme au bout d'une heure de projection : flash-back sans queues ni tête, affrontements dépourvus d'enjeux... Heureusement, le film retrouve un second souffle avec l'attaque du Palais Impérial, nouvelle scène de bravoure à mettre au palmarès de Yimou, rythmée par la musique de Tan Dun qui atteint là son apogée. Après cette séquence qui claque comme la sonnerie d'un réveil, on restera scotché à l'écran jusqu'à l'apparition du générique finale.


L'ETOFFE DES HEROS

Mais perdu dans cette fresque guerrière aux enjeux colossaux, , notre peintre Yimou n'en néglige pas pour autant ses personnages et signe avec Hero une galerie de portraits remarquables.

Sa tête d'affiche, c'est évidemment Jet Li. La star internationale trouve là un premier rôle d'exception où l'occasion lui est donné de faire preuve de sa grande dextérité. Le petit chinois bondissant s'éclate donc à épater la galerie en usant de sa lame avec la précision d'un sniper (je te raconte pas ce qu'il te fait en une demi-seconde… c'est le Gérard Majax de l'arme blanche, ce mec là). Hélas, l'imperturbable neutralité du personnage de Sans Nom restreint considérablement le jeu du comédien chinois. Ca n'en reste pas moins son meilleur rôle depuis celui du Dr Wong Fei-hung dans Il était une fois en Chine, une autre figure de la mythologie populaire chinoise. Alors, Jet, à quand l'interprétation de Confucius ?
Si vous êtes fan du petit distributeur de bourre-pifs, vous serez intéressé de savoir qu'on reviens plus en détails sur sa carrière dans notre rubrique "Au-delà du 7e art".
Dans le rôle des amants maudits, Maggie Cheung et Tony Leung sont, comme de coutume, remarquables. Ce couple de comédiens délaisse les silences ouatés et timides de In the mood for love pour les effusions d'une passion débordante, dévastatrice, que même la mort ne saurait interrompre. Tour à tour jaloux, passionnés ou adversaires, ils apportent à eux deux l'émotion dont on aurait pu craindre que Hero soit dépourvu.
Zhang Zi Yi, quant à elle, apporte la fraîcheur de sa jeunesse à la fresque ancestrale. Elle troque les tuniques de soie de ses rôles de princesse pour les oripeaux de servante, et autant vous dire qu'on y perd pas au change. La comédienne est toujours aussi ravissante et convaincante, même cantonnée dans un rôle aussi insignifiant que celui de Plume. On pouvait craindre de l'entendre brailler "Rends moi mon peigne !" à tout bout de champ, mais il n'en est rien. Ceux qui n'ont pas vu Tigre & Dragon ne savent pas à quoi ils viennent d'échapper…
A Donnie Yen échoie un rôle très en retrait, celui de Ciel Etoilée. Son apparition dans Hero se résume à trois coups de sabre et puis s'en va (et sa tête sur l'affiche). C'est d'autant plus dommage qu'on devine le potentiel dramatique de ce chorégraphe chinois, que les cinéphages occidentaux connaissent surtout pour son rôle de vampire kung-fu dans le pétaradant Blade 2. Ce personnage lui permet néanmoins de faire preuve de ses impressionnantes aptitudes au combat et de foutre une belle branlée à quelques soldats de Qin. C'est mieux que rien.
Chen Daoming incarne quant à lui l'Empereur Qin, un Napoléon bridé, avec beaucoup de prestance et de majesté, tant et si bien qu'on le croirait tout droit sorti d'une épopée de Kurosawa. Il parvient à retranscrire les sentiments et les ambitions profondes d'un personnage controversé. Si il ne devait en rester Qin, ce serait celui-là. [Diez persiste et signe… NDLR]

LA PETITE BOUTIQUE DE LAO-TSEU

La Chine étant le berceau de la philosophie, nous ne pouvions faire une critique de Hero en omettant de traiter ce point crucial.

Tout d'abord, il faut savoir que le film de Yimou baigne dans la philosophie qui gouverne le mode de pensée chinois : le Taiji (le yin yang, en somme). Cette façon de voir les choses empêche tout manichéisme inhérent aux productions hollywoodiennes. Point de grands vilains dans Hero : tout le monde a des raisons de se battre, que ce soit pour l'honneur, la vengeance, ou même, pour la paix.
Mais Hero est aussi un film ambigu… Certains journaux, dont nous tairons les noms par soucis d'intégrité et d'anonymats (pour ne pas les nommer, M.Movies, ou plutôt, non, Mad.M…. oui, c'est mieux) ont accusé le film de Zhang Yimou d'exhaler une bien douteuse idéologie. Hero prêcherait, à les entendre, un dévouement sans bornes à sa patrie. Comme dirait Jean-Luc : ça se discute… Personnellement, je ne pense pas. Je m'explique : le personnage de Lame Brisée, qui n'avait pour seul but que de servir son Royaume en assassinant Qin, se remet en question et décide, en laissant la vie sauve à l'Empereur aux dents longues, de faire passer l'intérêt général de la Chine avant son dévouement pour sa patrie. Ce qui, je pense, réfute ces accusations.
Pourtant, il est vain de le nier : Hero est un film ambigu. Unifier la Chine, l'idée est noble, mais si c'est pour qu'il n'y ait plus personne de vivant à l'arrivée, franchement, est-ce que ça vaut bien le coup ? Hein ? Je vous le demande. Je sais bien qu'on ne mange pas de canard laqué sans saigner le palmipède, mais quand même, faut pas pousser... Or ce discours tacite n'est pas sans faire tiquer le pacifiste qui sommeille en moi.
Pourquoi a-t-on l'impression, en regardant Hero, que le gouvernement chinois nous susurre à l'oreille que 'la guerre est le seul moyen d'accéder à la paix' ? C'est d'autant plus étrange quand on sait que Zhang Yimou a été dissident politique sous le régime de Mao… Alors, la guerre est-elle parfois nécessaire ? Je laisse à mon lecteur de répondre à cette question à sa convenance et selon ses opinions…
Mais trève de discours bellicisme : en évoquant la guerre, Hero parle aussi d'une certaine forme de pacifisme. Le véritable accomplissement du guerrier, nous dit-on, c'est quand celui-ci fait à ce point corps avec son épée qu'il finit par ne plus en avoir besoin. A ce titre, le monologue final de l'Empereur, dissertant face à la calligraphie somptueuse de Lame Brisée, est un puit de sagesse qui, à lui tout seul, vaut le déplacement. Ajouter à ça tout ce que j'ai dit au-dessus et vous comprendrez pourquoi Hero vaut bien les 6€ et quelques que vous dépenserez pour aller le voir (ou les 20€ pour faire l'achat du DVD version longue).

Lao Tseu a dit : il faut trouver la voie. Ang Lee l'a ouverte avec talent, Zhang Yimou l'a suivi avec brio. Autrement dit, on attend la suite avec impatience…#


* la magnificience visuelle (esthétique inoubliable)
* la mise-en-scène
* des interprètes remarquables


* des longueurs dans la narration (au milieu du film, notamment)
* l'ambiguité du propos


...les légendes chinoises, les fresques guerrières empreintes de poésie, et si tant est que vous ne soyez pas un pacifiste chevronné tatillon, alors Hero est votre St Graal.


Quand l'Histoire rencontre la Légende, la magnificence est au rendez-vous… Zhang Yimou signe une fresque guerrière envoûtante et visuellement inoubliable. Attention : toile de maître.

16/20


"Bonne critique. Cela dit, je me permettrai une petite rectification historique: Lao Tseu n'a jamais dit "il faut trouver la voix". La voie, d'accord. Pas la voix, à moins qu'il ait été chanteur de variétés à mi-temps ou un truc dans le genre. [en effet, il y avait une petite erreur d'orthographe désormais corrigée, NDLR]" Scaar

"Nous avons bien fait de patienter sur ce coup là (à propos de ta critique).
Superbement décomplexée, belle pirouette sur la fin (héhé je t'attendais au tournant sur ce coup là, et tu sais nous tirer la langue au bon moment, lol), qui je dois dire relie tous les avis avec une certaine bonne humeur.
En parlant hier de Tsui Hark, en fana de ciné que je suis j'ai été louer Il était Une Fois En Chine II de Tsui Hark, et en effet Jet Li (ou Lee, c'est selon apparemment) y est excellent, au contraire de ses pitoyables apparitions hollywoodiennes.
Avec Hero, il [Jet Li] fait mentir l'adage que nul n'est prophète en son pays, il est bien meilleur dans des productions orientales...
Pour la note, à un point près, ainsi que pour le reste de ta critique, je suis assez d'accord.
Nous te suivons sur la voie du milieu, enfin, si tu veux bien descendre de ton tabouret (Blazcal-tseu), lol" Blazcal

"Superbe critique: elle est beaucoup plus représentative du film que les critiques paranoïaques voyant des manipulateurs communistes partout!" Colgate
"J'ai un probleme avec ce film. Au dela de toutes les polemiques bizarres dont il se fait l'echo, ayant la chance de vivre en asie, je l'ai montre a mes potes asiatiques. Vu que ce genre de film c'est plutot fait pour l'occident ( et le politburo ) presque personne ne l'a vu ici, mais bon je m'egare. Et bein tout le monde trouve ca MOU. Mais vraiment, MOU !!!
Je suis embete pour Zhang YiMOU ( sorry ), des fois oui , mais la non.( Parceque le beau il sait tres bien faire, donc je vais pas insister, mais la, bein il fait le MOU ( Re-parenthese pour " Epouses et concubines", c'est encore plus MOU, mais c'est bien plus beau...) )

Bref, personne n'a rien compris ici a cette pub pour Jet Li, qui lui aussi est MOU !
J'arrive meme pas a polemiquer, je me suis endormi devant ce truc. Alors je suis embete, parceque bon , les references filausophiques, bein non. D'autant plus que si la Chine a des filausophes, elle n'est pas LE berceau de LA filausophie.
(Je vais pas argumenter, mais y a beaucoup d'endroits differents dans le monde ou les gentils gens reflechissent devant un petit scarabee qui lui meme reflechi aux differents endroits du monde et a ses gentils gens).

Bref, pas terrible. 8/20 , juste parceque c'est beau mais helas c'est MO... ok ok j'arrete...." Pat

"Je m'adresse à celui qui a fait la critique de hero : bonne critique, bravo; mais je tiens à revenir sur le sens du discours final de l'empereur, celui qui anéantit la résolution du guerrier venu pour l'assassiner. Comme c'est la cas du journaliste des inrocks et de peut-être d'autres journaux, tu as interprété ce discours comme de la propagande en faveur du parti. Or voici ce que m'a expliqué un ami chinois, choqué quand je lui présenté cette interprétation : en Chine, le film est très apprécié pour sa qualité plastique mais pas pour sa philosophie car ce discours final, précisément, est interprété comme de une manière de gouverner à la "Bush". Celui-ci, en effet, comme l'empereur, ne respecte pas l'autonomie des autres provines, cherchant à imposer le modèle qu'il conçoit comme le meilleur. Les Chinois pensent bien sûr au modèle démocratique que Bush instaure par la force, dans le sens de ses intêrets. Considérons maintenant la Chine : le pouvoir est centralisé, il est vrai, mais culturellement, c 'est un pays régionaliste. Mon pote m'expliquait que par exemple, il n'y pas de langue imposée en Chine, même si bien sûr, certaines langues sont indispensables pour gravir les échelons du pouvoir. Donc voilà, sans pour autant croire que Zhang Yimou soit pro-Bus h, je crois que dire que ce flim est un film de propagande, c'est se tromper. Pour ma part, je pense que concernant ce film, il faut en savourer la Forme et considérer avec amusement son contenu, de la même manière qu'on lit avec un demi-sourire tous ces contes séculaires qui font rêver et qui, accessoirement, sont porteurs de messages relevant généralement du bon sens et dont on dit, sans trop y croire, qu'ils sont d'une sagesse infinie. " Claire Ziour




JET PRIVE
Les arts martiaux et Jet Li, c'est une histoire d'amour qui remonte à loin. Déjà tout petit, le gamin s'adonne à cette pratique qui, en Chine, est également une philosophie de vie. Jet Li a notamment remporté de nombreuses compétitions avant de faire ses armes pour le cinéma.
Premier succès avec Il était une fois en Chine (du grand Tsui Hark) où le gaillard incarne une figure de la mythologie populaire chinoise, le Dr Wong Fei-hung, médecin et maître de kung-fu. Il reprend le rôle qui a assit sa réputation dans une tripotée des suites, dont mon préféré : La Secte du Lotus Blanc, que tout amateur de cinéma asiatique qui se respecte doit avoir visionné (et où apparaît déjà Donnie Yen). S'enchaîneront une tripotée de films de sabre, dont les plus récents, qui jouirent d'une sortie ciné occidental : Tai-Chi Master, où il partage la vedette avec la ravissante Michelle Yeoh, et Fist of Legend, remake (pas terrible, soit-dit en passant) de La fureur de vaincre avec Bruce Lee. Hollywood lui fait alors les yeux doux. Pour rajouter quelques zéros au montant de son compte en banque, Jet distribue des bourre-pifs à Mel Gibson et Danny Glover dans L'arme fatale 4, petit mollusque commercial pas bien méchant. Premier succès. Suivront trois nanars pur souche : Roméo doit mourir (Jet chez les blacks), The One (Jet chez les Wachowski) et En sursis (Jet chez les rappeurs). A l'instar de son comparse Chow Yun-Fat (cf : Le Corrupteur, Le Gardien du Manuscrit Sacré), l'expérience américaine se révèle peu fructueuse, artistiquement parlant - et même carrément creuse, n'ayons pas peur des mots.
Jet opère donc à un retour aux sources, c'est à dire au cinéma asiatique, avec Hero, l'un des rares films poétiques figurant dans son CV (voir critique plus haut).
Enfin, deux ans après le sympathique Le baiser mortel du dragon, on retrouvera à nouveau notre chinois bondissant dans une production EuropaCorp intitulée : Danny The Dog où il tentera de maîtriser ses pulsions canines sous la houlette d'un Morgan Freeman aveugle (un hommage à Ray Charles ?).
Ha oui, pour conclure notre article sur une note potache, j'ai déniché un film hong-kongais dans lequel joua Jet Li en 1995, au titre qui fleure bon la vanne de fin de critique : "My father is a hero". Poilant, non ? [non. NDLR] #

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Hero (Ying Xiong)
Film chinois, américain (2002). Historique, Drame. Durée : 1h 38mn.

Réalisation, production, distribution
Réalisateur : Zhang Yimou
Scénariste : Li Feng, Bin Wang, Zhang Yimou
Producteur : Zhang Yimou, William Kong
Production : Miramax Films, U.S.A., EDKO Film Ltd., Hong-Kong
Zhang Yimou Studio, Chine
Distribution : United International Pictures (U.I.P.), France

Acteur(s)
Jet Li : Sans Nom
Maggie Cheung : Flocon de Neige
Zhang Ziyi : Lune
Tony Leung Chiu Wai : Lame brisée
Chen Daoming : le roi Qin
Donnie Yen : Ciel Etoilé

Equipe Technique
Compositeur : Tan Dun
Directeur de la photographie : Christopher Doyle
Producteur exécutif : Shoufang Dou, Weiping Zhang
Producteur associé : Zhenyan Zhang